Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 147]

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NOTE COMPLÉMENTAIRE SDR LES OSCILLATIONS

guidages ; il y a là parfois des cas de synchronisme avec multiple et de résonance avec la période des joints des rails. En d'autres termes, le passage du joint de rail n'a lieu qu'une fois pour deux ou trois oscillations, par exemple, et cela suffit pour entretenir la trépidation. Si le multiple n'est pas exact, la trépidation est moindre. Le remède consiste à mettre les ressorts secondaires au bout des ressorts à lamés, comme on le fait maintenant avec les ressorts Timmis ; il y a un autre motif pour le faire, c'est qu'en opérant ainsi on profite des attelages serrés pour contrarier les oscillations, ce qui n'a pas lieu dans l'autre système. Nous signalerons aussi le cas des trépidations du voyageur lui-même sur les ressorts de son coussin, ce qui pourrait être évité avec des coussins à ressorts amortis comme nous l'avons dit. Ce cas est facile à distinguer du précédent en se mettant debout. Mais il existe encore souvent des trépidations très rapides en général, pour les voitures qui n'ont pas de ressorts entre la caisse et le châssis. S'il y a de simples plaques de caoutchouc ou des matières élastiques quelconques entre le châssis et la caisse, il faut les examiner et voir si la période de la trépidation ne correspond pas à la formule :

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dans laquelle a est la flexion statique de la plaque élastique, a ne fût-il que de quelques millimètres. Enfin il existe encore des trépidations quand tout cela n'a pas lieu. Dans ce cas, la trépidation tient à la flexibilité du châssis ou de la caisse elle-même.

DU MATÉRIEL DUES AUX DÉNIVELLATIONS DE LA VOIE

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Avec les voitures longues à deux essieux, les châssis en fer ou en bois, tout en étant très solides, sont parfois sujets à fléchir de quelques millimètres ou même de quelques centimètres sous charge. Or une flexion, statique de 1 centimètre donnera une durée de trépidations de ^ de seconde d'après la formule précédente, et une flexion 1 statique de 5 millimètres donnera - de seconde. Voilà donc une cause très fréquente de trépidations. Le remède consistera à rendre le châssis plus rigide en l'armant à l'américaine, s'il est très long et qu'il repose sur deux essieux. Enfin il peut y avoir des flexions de certaines parties de la caisse et surtout des torsions de l'ensemble du châssis et de la caisse qui donnent lieu aux trépidations en question. En résumé, il faut chercher à avoir des caisses très rigides sur des châssis très rigides, le tout monté sur des ressorts très souples et bien amortis par des frottements suffisants, comme nous l'avons souvent dit. Quant à la sonorité, elle est fonction des trépidations. On la diminuera en diminuant les trépidations qui la produisent. Cependant, en vertu même de ce qui précède, les châssis et caisses les plus rigides peuvent être soumis à des vibrations sonores extrêmement rapides. Ces vibrations moléculaires, qui se propagent par ondes, sortent du cadre de notre étude. D'autre part, on peut diminuer la sonorité en amortissant les vibrations du son lui-même par l'interposition de corps mous, ou en garnissant les plafonds avec du drap au lieu de bois, comme on le fait souvent. Sans cette précaution, le compartiment résonne comme un violon . Cependant, dans les voitures très bien établies, on peut