Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 47]

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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DU FER

DANS LES ARDENNES FRANÇAISES

s'agrandir; l'autre, créée en 1899, en dehors de la ville, sur la route de Joigny, a 6.000 mètres carrés de superficie, dont 2.500 couverts. L'ensemble de ces deux usines occupe environ 300 ouvriers et dispose du matériel suivant : 16 machines à mouler, 3 fraiseuses, 2 raboteuses, 8 perceuses, 10 tours, 1 machine à jet de sable, 20 tonneaux à rouler les pièces, 5 meules émeri, 4 broyeurs à sable, 4 diviseurs, 20 fours à 4 creusets chacun, 10 fours à recuire et 4 cubilots. On emploie pour le moulage du sable d'Aiglemont ; on ne fait pas de fonte ordinaire et on emploie pour la fonte malléable des fontes anglaises ; on ne fait que de petites pièces qui jamais ne dépassent 200 kilogrammes. Les cubilots passent 15 tonnes par jour chacun; les charges sont formées de 15 kilogrammes de fonte grise pour 100 kilogrammes de fonte blanche. Le travail est dirigé par un fondeur payé 5 fr. 50 par jour. Le sable est broyé dans des broyeurs à meules, puis rendu impalpable dans des diviseurs. Un diviseur se compose essentiellement de deux roues concentriques munies de broches sur leur périphérie et tournant en sens inverse; le sable broyé arrive par le centre; il est projeté par la rotation à travers les broches et se divise en poudre impalpable.

met en mouvement à l'aide d'une roue; pour pousser la compression plus loin, un bras de levier permet d'exercer sur le piston la pression nécessaire. On relève le piston, enlève l'excès de sable et fait tourner la table; le châssis, avec le moule, est déposé sur un plateau inférieur. On moule ainsi des boîtes à graisse; deux machines ■sont associées, l'une fait le moule extérieur, l'autre le moule intérieur; un troisième ouvrier les assemble, et un gamin prépare les pièces accessoires, telles que le bec de la boîte. C'est donc le travail par équipes; les ouvriers travaillent aux pièces et se partagent les salaires.

Moulage mécanique. — Outre le moulage ordinaire, on emploie le moulage mécanique à l'aide de machines inventées par la maison et brevetées. Le principe en est très simple. Le châssis destiné à recevoir le modèle est placé sur une table mobile autour d'un axe horizontal. On dispose le modèle à l'intérieur du châssis, on remplit de sable et un piston le comprime fortement. Ce piston est mû par une crémaillère qui engrène avec un pignon que l'ouvrier

Fours à recuire. —• Ce sont les mêmes qu'à Froide-Fontaine, mais ils sont beaucoup plus longs (5 mètres) et passent par charge 6.000 kilogrammes; aussi, au lieu d'être fermés à une extrémité, ils sont ouverts aux deux bouts, et sont symétriques par rapport à une coupe médiane transversale. On charge les caisses à l'intérieur, puis on muraille les portes avec des briques, en laissant deux ou trois ouvertures vers le haut. Pour allumer, on obtient le tirage à l'aide d'une cheminée supérieure, et , quand la température ■est atteinte, on ferme la cheminée, les orifices ménagés dans les portes suffisent au dégagement des gaz. On recharge les foyers latéraux toutes les quatre heures. Dans les caisses, on empile les pièces avec un mélange de 3/4 oligiste et 1/4 minerai de Lorn. La température se règle à l'œil; on fait aussi usage de montres Seger: le numéro 5 doit fondre et le numéro 3 reste debout. Mais les ouvriers s'y fient peu, ils préfèrent examiner la couleur des briques. Fonte d'acier. — Anciennement, les boîtes à graisse se faisaient en fonte grise. Ayant été frappé de la quantité énorme de ces pièces qu'on cassait chaque année dans la