Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 327]

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NOTE SUR LE MINERAI DE FER SILURIEN

DE BASSE-NORMANDIE

de Normandie ne perd pas sa belle qualité physique en passant par le four à cuve. Ii acquiert même une certaine porosité, qui est une qualité appréciable au point de vue de la facilité de la fusion. La question la plus intéressante à régler pour ces fours à cuve est celle du traitement des menus qui limitent la hauteur du chargement. Faut-il tout passer au four à cuve en lui donnant une hauteur réduite et, au besoin, en soufflant l'air ? Faut-il mettre de côté les menus, quitte à les passer dans d'autres fours ou à les utiliser sous une autre forme ? La première solution a été adoptée à Halouze. Les fours n'ont que 8 mètres de hauteur totale du sol au gueulard et 6 mètres de hauteur utile. On y décharge les wagonnets de la mine avec le minerai tout venant. Il faut souftler l'air, ce qui se fait là au moyen d'un ventilateur Farcot. Le minerai calciné est tiré pendant le jour par les ouvertures du bas ; le soir, on lu te celles-ci et on souffle pendant la nuit. A la Ferrière, les fours sont plus hauts et ne sont pas soufflés. Ils s'élèvent à 9 m ,35 au-dessus du sol: la hauteur utile est de 8 mètres. On pourrait utiliser ces 8 mètres, si l'on ne passait que des morceaux supérieurs à 50 millimètres ; mais, pour éviter un déchet trop grand dans la production, on passe au four jusqu'à 20 millimètres, ce qui élimine déjà 10 p. 100 de l'extraction. H en résulte que l'on ne peut charger les fours que jusqu'aux deux tiers. La production d'un four est, dans ces conditions, de 40 à 45 tonnes de calciné par jour. Le problème de l'utilisation des menus non passés au four à cuve peut être résolu d'abord par l'emploi des fours à réverbère où les menus seront grillés sur sole ; des essais effectués à Somorrostro n'ont pas donné jusqu'ici de résultats satisfaisants. On peut alors penser à agglomérer les menus, comme on le fait pour les pous-

sières entraînées hors des hauts fourneaux ; des essais sont faits dans ce sens.

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Pour la mine, la solution adoptée à Halouze est certainement la plus simple, puisqu'elle débarrasse complètement des menus et qu'elle évite un criblage; mais, pour la suite du traitement des minerais, elle est moins complètement satisfaisante, car il est certain que l'on obtient ainsi un minerai calciné fortement mélangé de menus pauvres, qui, au haut fourneau, donne des entraînements importants de poussières par le gueulard, avec toutes leurs conséquences fâcheuses pour les appareils à air chaud et les chaudières. S'il n'y a pas de déchet de poids au four de grillage, il s'en produit un au haut fourneau, qui peut atteindre 5 p. 100.

V.

PRIX DE REVIENT.

Hématite. — Les mines d'hématite du Calvados sont en pleine exploitation et leurs dépenses annuelles peuvent être considérées comme normales. Nous donnerons seulement un prix de revient général, sans indiquer ce qui est spécial à chaque mine, en précisant seulement quelquesuns de ses éléments. Le prix de revient total du minerai rendu au chemin de fer peut être évalué à 5 francs. Ce chiffre peut paraître élevé quand on le compare au prix de revient des mines de Lorraine ; mais il faut observer que le minerai de Normandie est généralement très dur, que le gisement est très incliné, que la couche est. souvent irrégulière comme épaisseur, que l'on rencontre fréquemment des parties plus pauvres qu'il y a lieu de laisser en place,