Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 267]

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LES CALCAIRES ASPHALTIQUES DU GARD LES CALCAIRES ASPHALTIQUES DU GARD

mont sur l'exploitation du quartier de Mons, le plus méridional et le plus important. Tout au Nord, près de la Sorbière, déjà signalée dans l'étude de Cauvas, une partie très bouleversée du gisement a donné un millier de tonnes. Une épaisseur de calcaires imprégnés de 2 mètres était connue un peu plus au Sud, tout auprès du château de Servas ; mais la minéralisation s'est vite amoindrie, et, comme le précédent, ce travail a été abandonné. L'affleurement bitumineux se poursuit vers le Sud en passant par les travaux souterrains de Sainte-Claire, qui ont consisté en un travers-bancs de reconnaissance de 50 mètres de longueur environ E.-O. ; l'orientation des bancs y est environ N.-15°-E., et trois couches minéralisées ont été rencontrées, la première à l'origine même de la galerie, la seconde à 35 mètres, la troisième à 50; l'épaisseur exploitable variait de l m ,50 à 2 mètres, suivant les couches ; le pendage était assez fort, 30° 0., le tertiaire lacustre étant là légèrement redressé ; quelques traçages remontant jusqu'au jour ont été faits dans les seconde et troisième couches ; le bitume se rencontrait surtout en globules, remplissant des vacuoles du calcaire et suintant de la roche dans les périodes chaudes. Tous ces travaux ont été abandonnés, à cause de l'irrégularité de l'imprégnation et du peu de continuité des couches. Au Sud du château de Servas, et au S.-E. des travaux Sainte-Claire, se trouve un mamelon où de nombreux affleurements bitumineux sont connus ; bien que les terrains soient affectés en cet endroit par de nombreuses failles, il semble qu'on puisse y affirmer la présence de deux ou trois couches qui correspondraient à celles de la galerie Sainte-Claire ; leur direction et leur pendage sont très sensiblement les mêmes ; les toits sont constitués suivant les couches par des calcaires fissiles ou des calcaires compacts ; la puissance de la seule couche explorée

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était de l ,50 avec minéralisation semblable à SainteClaire. Les eaux ont empêché de poursuivre les travaux. Des tranchées vite abandonnées à cause de la pauvreté du gîte jalonnent vers le Sud la direction générale des affleurements bitumineux, et on arrive ainsi au Vallat de la Pègue (ou ruisseau de la Poix), où des travaux assez importants ont été effectués. Ils ont consisté en une longue tranchée prise le long de l'affleurement et où l'on m a reconnu environ l ,50 de calcaire exploitable pour mastic, de mauvaise qualité pour comprimés ; au-dessous de cet affleurement, des travaux en descente ont été entrepris en couche sur une hauteur d'une vingtaine de mètres ; un travers-bancs inférieur avait retrouvé à une vingtaine de mètres du jour la couche qu'on avait explorée à droite et à gauche ; au début on avait eu du très beau minerai sur une épaisseur de 3 mètres, mais on était tombé d'un côté, au bout de 7 mètres, sur des marnes où la couche finissait par tomber à 0, de l'autre vers l'Ouest, après 19 mètres, également sur des marnes qui avaient arrêté aussi la couche. La descente poursuivie au-dessous du travers-bancs n'avait pas été plus heureuse et, à 26 mètres du jour, était aussi entrée dans les marnes. Il semblait donc qu'on avait encore ici une imprégnation très limitée, une sorte de lentille minéralisée. Le calcaire était, de plus, très irrégulièrement bitumineux ; on avait plutôt un remplissage de fentes ou de cavités dans le calcaire par du bitume qu'une véritable imprégnation de la masse. Le bitume suintait dans les galeries, surtout lors des chaleurs, et le nom de Vallat de la Pègue donné au ruisseau près duquel se trouvaient les travaux doit probablement son origine à un fait analogue constaté par les anciens. La direction générale était N.-15°-0.; l'inclinaison, assez forte, atteignait 45° 0. Les travaux, aujourd'hui abandonnés, ont donné plusieurs milliers de tonnes de produits à teneur variant de 3 à 16 p. 100, en moyenne 7 à 8.