Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 204]

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L'ÉCOLE

DES

MINES

DE

.MADRID

mettent en effet chaque année à de nombreux jeunes gens de se préparer aux carrières de l'industrie. L'Ecole des Mines de Madrid est, à vrai dire, la seule École d'Espagne qui donne à la t'ois un enseignement, complet pour les Mines et la Métallurgie; c'est elle qui a le plus de points communs avec nos Écoles françaisesdes Mines.. Les Ecoles d'Ingénieurs industriels ressemblent plus à l'Ecole centrale des Arts et Manufactures; mais, comme pour cette dernière, certains de ses élèves se dirigent plus tard vers les exploitations minières. Nous avons réuni dans la note qui va suivre les indications que nous avons recueillies non seulement sur l'École des Mines de Madrid, mais encore sur celle des Ingénieurs industriels- de Bilbao qui. récemment ouverte, est,, tant par les programmes que par l'esprit, conçue dans le sens le plus moderne. Nous passerons successivement en revue ces deux établissements.

I. ÉCOLE DES

MINES DE

MADRID.

Il y a encore peu d'années, c'était à Almaden. où se trouve acl [tellement une École de capataz ou madresmineurs. qu'était installée l'École des Mines espagnole. Transférée depuis à Madrid, elle occupe depuis deux ans un édifice somptueux-, éloigné du centre de la ville, surla large calle de Bios Rosas, édifice dans la construction duquel on a peut-être eu plus en vue les qualités arcl»' tecturales que la commodité des dispositions. L'École des Mines de Madrid a pour but de donner l'instruction technique supérieure à un certain nombre de jeunes gens qui entreront dans Le Corps des Mines espagnol, ou se destineront aux carrières industrielles,

ET L'ÉCOLE D'INGÉNIEURS INDUSTRIELS DE BILBAO

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le plus souvent après un stage plus ou moins long au service de l'Etat. Elle est régie par le décret royal du 23 février 1901, qui a voulu y réaliser un enseignement aussi pratique que possible; sans arriver à la solution discutable de certains grands établissements techniques américains où les classes orales sont limitées au strict minimum et où l'on, fait construire aux élèves de véritables machines, on a beaucoup condensé les cours théoriques, et développé autant que possible les exercices d'application. I. Conditions d'entrée. — Tout candidat à l'Ecole de Madrid doit être Espagnol, avoir au moins seize ans et réaliser les conditions d'aptitude physique au métier de mineur, c'est-à-dire ne présenter aucune infirmité qui. rende difficile raccomplissemcnt de ses devoirs d'ingénieur ; un certificat médical doit le constater. Il lui faut également prouver qu'il possède les connaissances requises pour l'examen d'études secondaires qui est l'équivalent de notre baccalauréat, soit en présentant le diplôme correspondant, soit en subissant devant un jury spécial des interrogations sur l'histoire générale, l'histoire d'Espagne, la géographie et La langue espagnole. Après La réalisation de ces diverses formalités vient l'examen proprement dit d'admission, portant sur l'arithmétique, l'algèbre, la trigonométrie et la géométrie analytique à deux et à trois dimensions, sur des matières à très peu près semblables à celles demandées à l'entrée des Écoles do Paris ou de Saint-Étienne. Il n'est exige aucune connaissance de physique, chimie ou géométrie descriptive, dont l'étude fait partie des cours professés- à l'École; par contre, il faut avoir des notions de dessin linéaire, et, nous en verrons plus loin le motif, une connaissance approfondie de la langue française. La façon dont se passent les examens est tout ii fait