Annales des Mines (1906, série 10, volume 9) [Image 273]

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BASES D'UNE THÉORIE MÉCANIQUE DE L'ÉLECTRICITÉ

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En tenant compte de cette charge fictive, l'équation dePoisson redevient applicable à tout le système, au coefficient K près. Pour retrouver exactement l'équation de Poisson, sans y introduire des coefficients K 4 , Ko, différents pour chaque zone du diélectrique, il faudra remplacer la charge effective a par une charge virtuelle Ka. Avec cette correction et celle des charges fictives à la surface de séparation des diélectriques, l'équation de Poisson devient applicable à tout le système ; et, par suite, les charges virtuelles des conducteurs et les charges fictives entre deux diélectriques forment un système qui satisfait à la loi de Coulomb.

1SASES D'UNE THÉORIE MÉCANIQUE DE L'ÉLECTRICITÉ

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L'énergie électrique est uniquement potentielle ; c'est une somme d'énergies potentielles, relatives aux particules du système éleetrisé. L'énergie électrique d'un système est une quantité voisine de son minimum, qui est atteint quand la charge est nulle ; il en est de même des charges élémentaires des particules. Ces propriétés permettent-elles de déterminer la nature de l'électricité ?

II.

Tout d'abord il nous faut restreindre nos recherches à une explication purement mécanique, que nous nous sommes imposée d'avance, jusqu'à impossibilité bien constatée. Dans cet ordre d'idées, nous ne connaissons que des points matériels, leurs masses, leurs vitesses, les forces qui leur sont appliquées. Cela nous laisse le choix entre deux hypothèses : 1° L'électricité est un lluide, formé de points matériels doués de masse ;

NATURE DE L'ÉLECTRICITÉ.

2° L'électricité est une fonction des divers paramètres relatifs à la matière.

10. Recherche de la fonction électricité. — Récapitulons les propriétés fondamentales de l'électricité, qui ont été constatées par l'expérience, ou que nous avons admises par hypothèse. Une charge d'électricité est une quantité susceptible d'un signe. Dans un système soustrait à toute action extérieure, la somme algébrique des charges est invariable. Il y a des corps conducteurs, où l'électricité se déplace librement, et des diélectriques, qui s'opposent au transport de l'électricité. Si une particule est électrisée sur une face, la face contiguë de la particule voisine porte une charge électrique égale et contraire.

Nous ne parlons pas ici d'éther; car, s'il existe un milieu spécial, siège des phénomènes électriques et lumineux, nous n'y voyons que des points matériels ; nous pouvons être conduits, pour représenter les faits expérimentaux, à distinguer, dans la matière, des points matériels différant les uns des autres par leur masse et leur action sur les points voisins; mais ils ne constitueront jamais qu'une matière plus ou moins complexe. L'hypothèse du fluide semble contredite par l'expérience; si le fluide électrique existe, sa masse est si faible qu'elle n'est pas appréciable à la balance. D'autre part, la théorie des deux lluides, positif et négatif,, dont la réunion annule tous les effets, conduit à des difficultés inextricables. Celle d'un lluide unique, ayant une denBité normale correspondant à l'état neutre, n'est pas