Annales des Mines (1906, série 10, volume 9) [Image 33]

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NOTE SUR L'INDUSTRIE FRANÇAISE

NOMBRE DE CORNUES

.NOMBRE

d'entreprises distinctes en activité

Autunois

en activité françaises

dont une usine consacrée uniquement à l'épuration

\

de distillation

NOMBRE D TSISES

282

132 60 (un seul établissement)

Pour I 1893 lVnsemble 1905

RENDEMENT PAR des usines de distillation (capacité totale des cornues)

104 3.416 (dont 16 du nouveau type) 1.716 128 4.180

-

414 5.149 60 232 7.596 (un seul éta- (dont 16 du blissement) nouveau type)

L'effort accompli a donc été considérable, puisqu'à une seule exception près, l'outillage de distillation a été entièrement renouvelé. Essayons de nous rendre compte des résultats de la transformation. Un mètre cube de schiste français concassé (poids variant de 1.000 à 1.100 kilogrammes) rendait à la distillation, dans le procédé français : Huile brute (de densité 0,875 à 0,890) 4S à 58 litres Eaux ammoniacales : Quantité négligeable ou du moins trop faible pour être traitée industriellement.

Le schiste écossais, traité en cornue écossaise, rend, au contraire, par tonne de schiste (chiffres fournis par M. Chesneau) : Huile brute Sulfate d'ammoniaque

TONNE

DE

SCHISTE.

PUISSANCE

Rendement constaté à l'usine Hendement j Sans injection de vapeur d'eau (for-. constaté ] mule française) au j Avec injection de vapeur d'eau (Forlaboratoire I mule écossaise)

58 litres

(1)

42

(2)

84

(3)

3.433 hectolitres

1905

1893 1905

écossaises

01

DES SCHISTES BITUMINEUX

120 litres 10 k &,700

Enfin, M. l'Ingénieur en Chef Chesneau, opérant au laboratoire sur 500 grammes de schiste de l'Allier, avait obtenu les résultats suivants :

Ces chiffres étaient extrêmement séduisants. On pouvait, sans doute, formuler quelques réserves sur la possibilité d'étendre à la pratique les conclusions d'une expérience de laboratoire ; mais le rapprochement des chiffres (1) et (2), en prouvant la supériorité du rendement industriel, diminuait beaucoup la force de l'objection. Les exploitants français étaient donc en droit d'espérer une augmentation de 50 à 100 p. 100, qui devait les placer dans une situation très comparable à celle de leurs voisins d'Écosse. Cette prévision ne s'est pas réalisée d'une manière absolue, mais le bénéfice de la transformation n'en est pas moins très appréciable. Le schiste de l'Autunois, par exemple, quirendaiten moyenne 6 p. 100, rend aujourd'hui 7,7 p. 100, soit une augmentation d'environ 30 p. 100 (*). Le sulfate d'ammoniaque, qu'on ne pouvait songer à recueillir dans l'ancien procédé, correspond actuellement à un rendement de 7 kilogrammes par tonne de schiste. Le traitement en « black-pot » permet enfin de recueillir 1,5 à 2 p. 100 de paraffine, dont les goudrons retenaient autrefois la presque totalité. Mais les chiffres pré(*) Le rendement des cornues écossaises est, comme on le voit, très ■voisin des chiffres obtenus au laboratoire ; l'écart si considérable constaté dans le cas de la méthode française a pour ainsi dire complètement disparu. Cette circonstance nous paraît s'expliquer assez facilement. La haute température qui règne dans la cornue écossaise rend beaucoup plus comparables les conditions de la pratique et celles de l'expérience. D'autre part, la présence de vapeur d'eau, en réduisant les décompositions pyrogénées sur le col de la cornue d'essai, supprime l 'une des causes principales de la discordance (Voir, à ce sujet, les pages 670 et 671 du mémoire de M. Chesneau).