Annales des Mines (1906, série 10, volume 9) [Image 17]

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OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES

l'on constate seulement dans les terrains siluriens et, un peu plus loin, dans le jurassique, faute d'autres termes decomparaison plus récents, mais qui se sont peut-êtra poursuivis jusqu'à l'époque tertiaire comme un lointain contre-coup des phénomènes alpins (*). Bagnoles est situé à peu près au centre d'un long synclinal de terrains précambriens et siluriens, encaissé dans le granité (Pl. I, fîg. 3). Ce synclinal se prolonge, avec une direction N.W.-S.E., sur environ 40 kilomètres de long, depuis Domfront à l'Ouest jusqu'à la forêt de Monaye à l'Est (**) ; vers l'Ouest, il se bifurque à la hauteur de la forêt d'Andaine. Normalement incliné du côté Sud, il est, au Nord, coupé par une longue ligne de faille, qui fait buter les grès de May, tantôt contre le granité, tantôt contre les phyllades de Saint-Lô. En outre, toute la région a été affectée par un système d'accidents à peu près Nord-Sud, c'est-à-dire faisant un angle de 60 à 70° avec la direction des couches. Ces accidents remontent certainement, en partie, à une période ancienne, car un certain nombre d'entre eux sont suivis par des diabases, considérées (par analogie avec le massif Breton) comme de la fin du dinantien ; mais quelques-uns ont dû rejouer à des époques plus récentes, peut-être au moment du ridement du Merlerault (bathonien), peut-être même beaucoup plus tard, bien qu'à l'Ouest d'Alençon le cénomanien, transgressif sur tous les terrains anciens, n'en paraisse pas influencé. Il semble, en résumé, que les sources de Bagnoles soient la réapparition des eaux infiltrées à l'Ouest, sur toute une longue crête de grès à bilobites (S 1 ), emmagasinées en profondeur dans les fissures de ces grès sous les .(*) Près de Saint-Rémy, il existe un petit dépôt crétacé recouvert desilurien. (**) Voir la feuille d'Alençon au 1 : 80.000', par M. Bigot, et la figure ci-jointe (Pl. I, fig. 3), qui en est la reproduction partielle.

SUR QUELQUES SOURCES. THERMALES

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schistes d'Angers superposés (S 2 ), et remontées dans la vallée très encaissée de la Vée, affluent de la Mayenne, sur un accident transversal Nord-Sud, qui paraît avoir contribué à produire cette vallée. C'est ce qui va ressortir ■de la description de la région. Commençons par la source elle-même (fig. 7).

Fin. 1. — Croquis de la vallée de la Vée, à Bagnoles, au 1 : 20.000".

A Bagnoles, la vallée delà Vée, très resserrée, s'encaisse entre des escarpements de grès à bilobites ayant environ 50 mètres de hauteur, qui sont un des éléments pittoresques du pays (Roc du Chien, Rochers du Parc, etc.). Ces grès à bilobites présentent une direction générale Est-Ouest, avec un pendage Nord d'environ 20 à 25°, qui apparaît très nettement dans un certain nombre de carrières où on les exploite, soit au Nord près de l'étang, soit