Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 285]

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NOUVELLE MÉTHODE

D 'EXPLOITATION

début, la surveillance ait été organisée dans toutes les exploitations, de la façon la plus efficace. Enfin la méthode elle-même a été en perfectionnement continu et n'a reçu que récemment sa forme la plus complète. Dans ces conditions, il est permis de considérer comme hautement satisfaisants les résultats acquis à ce jour et d'en augurer plus favorablement encore pour l'avenir. Conclusion. — On peut résumer comme suit les avantages de la nouvelle méthode dans sa modalité la plus complète. 1° Un seul siège d'extraction puissamment outillé dessert un champ d'exploitation considérable, tandis qu'il fallait jadis une installation complète : chevalement, machine et chaudière pour chaque fond descendant ; 2° L'abatage par gradins renversés se fait mieux et avec une moindre consommation d'explosifs ; on n'a plus à pratiquer les opérations coûteuses du rangement des écots, de la coupe des chefs et du chevillage des parois. Les déchets inutilisables sont laissés sur place et fournissent une partie des remblais, tandis qu'avec la méthode descendante, on se trouve dans l'obligation d'extraire tout le schiste abattu et d'immobiliser sous ces stériles, joints aux déchets du fendage, de vastes étendues à la surface. 3° L'exploitation montante présente beaucoup plus de régularité et de stabilité. Les chambres étant indépendantes, l'arrêt de l'une d'elles, à la suite d'un accident ou pour tout autre cause, n'affecte pas la production d'une manière sensible. Il est d'ailleurs toujours possible de revenir exploiter cette chambre à un niveau supérieur. La méthode continue également d'être applicable lorsque l'inclinaison de la veine change, ou que les dimensions de la chambre se trouvent modifiées par des accidents, tandis qu'avec la méthode descendante, le rétrécissement de la section finit par entraîner l'arrêt des travaux ;

DES ARDOISIÈRES

DU BASSIN

DE

L ANJOU

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4° La méthode montante supprime le danger des hautes parois, c'est-à-dire la cause principale des catastrophes ; elle donne des facilités plus grandes à la surveillance et à l'entretien des ouvrages souterrains, et par suite, des garanties plus grandes à la sûreté des personnes et dès choses. La voûte, constamment renouvelée, n'occasionne pas les accidents (*) que l'on aurait pu craindre a priori (non plus que le debitage des grosses pièces au fond pourvu que la surveillance soit suffisamment active). On a prêté à un partisan de la méthode descendante ce propos « que la méthode montante tuerait les ouvriers en détail au lieu de les tuer en masse ». L'expérience a démontré qu'il n'en est rien, à la condition que cette méthode soit appliquée d'une façon intégrale et qu'il y ait notamment indépendance absolue des chambres, tant au point de vue du remblayage qu'à celui de l'exploitation. ANNEXE Il a paru intéressant de réunir, dans cette annexe, quelques renseignements statistiques sur l'exploitation des ardoisières de Maine-et-Loire et de la Mayenne, pendant les trois dernières années (1902-1904). La décomposition du personnel moyen occupé (ardoiseries mécaniques non comprises) est donnée dans le tableau ci-dessous :

(*) L'emploi du boisage (non indiqué d'une façon générale) peut rendre des services dans certains cas particuliers, tels que celui des crèches formées par la rencontre de deux accidents en direction, (bavures, chauves et rembrayures).