Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 214]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

422

CONDITION

DES

§ I. — RÉSUMÉ

OUVRIERS

DES

DES

MINES

RESSOURCES

EN

DONT

AUSTRALASIE

DISPOSE

L'OUVRIER MINEUR.

Salaires. — Malgré la brièveté relative de ses heures de travail, l'ouvrier mineur est largement payé en Australasie. Ce ne sont d'ailleurs pas seulement les salaires journaliers de quelques ouvriers d'élite qui se trouvent atteindre de temps en temps à des chiffres élevés ; ce sont aussi, malgré les chômages plus ou moins fréquents^ et malgré l'existence de simples manœuvres à côté des mineurs proprement dits, les salaires annuels moyens de l'ensemble du personnel qui sont fort beaux. Des indications que j'ai fournies ci-dessus (II e partie,, chap. I er ), il résulte que les salaires journaliers moyens des adultes varient, suivant les catégories d'ouvriers et suivant les régions, entre 6 fr. 25 au minimum (manœuvres au jour dans les régions où la main-d'œuvre est bon marché) et 20 à 25 francs au maximum. Mais ces salaires ne sont pas acquis pour tous les jours de l'année, en raison des fêtes, des interruptions accidentelles de travail, des chômages par suite de manque de débouchés pour les produits de la mine (surtout dans les houillères), des maladies, des blessures, etc. ; d'autre part, les maxima indiqués ne sont pas régulièrement obtenus, même par les meilleurs ouvriers. Néanmoins, lorsque j'ai pu relever des salaires moyens annuels, j'ai toujours (sauf pour certains ouvriers pratiquant la . recherche et le lavage de l'or dans des conditions toutes spéciales et d'une façon intermittente} constaté qu'ils atteignaient des chiffres de 2.000 à 4.000 francs, doubles de ceux réalisés en Franco dans nos bassins houillers (*). (*) J 'ai cité ci-dessus (II* partie, chap. 1", g 6, le salaire moyen annuel des piqueurs d'une des grandes explorations de Newcastlè (N. G. S.), qui atteint 3.313 fr. 30 ; dans nos grandes compagnij^ minières françaises, il nedéiasse pas 1.600 à 1.800 francs.

CONDITION

DES

OUVRIERS

DES

MINES

EN

AUSTRALASIE

423

Pour représenter exactement les sommes dont l'ouvrier dispose effectivement, ces salaires doivent d'ailleurs, comme j'ai déjà eu l'occasion de le faire observer, être diminués des retenues et cotisations assez nombreuses qui sont imposées à l'ouvrier, et surtout qu'il s'impose volontairement, principalement dans des buts de prévoyance; il y aura lieu, inversement, de tenir compte des avantages qu'il s'assure de la sorte. Le montant total des déductions qui sont ainsi à faire sur les salaires bruts peut atteindre de 20 à 30 centimes par jour en moyenne, soit tout au plus 100 francs par an. Avantages accessoires. — Par contre, il y a lieu de faire état, en même temps que des salaires, des différents avantages accessoires qui sont acquis aux ouvriers tant par l'effet de ces retenues que parles lois ouvrières, ou même par la libre initiative des patrons dans les très rares cas où elle s'exerce. Je ne ferai que rappeler ici ceux de ces avantages qui ont trait à la prévoyance sociale et que j'ai mentionnés en détail dans les chapitres qui précèdent : indemnités en cas d'accident toutes les fois qu'il y a eu faute ou seulement présomption de faute de la part du patron ou de ses préposés, ou même allocations forfaitaires quelle que soit la cause de l'accident, et cela sans préjudice, souvent, de secours mutuels en cas d'incapacité de travail due à un accident, ou en cas de mort par accident, — allocations journalières en cas de maladie, soins médicaux et médicaments gratuits pour le mineur et pour sa famille, — secours en cas de mort naturelle, — retraites d'âge ou d'invalidité. Quant à ceux de ces avantages qui dérivent de la libre initiative du patron, c'est-à-dire ceux que l'on a appelés les.» condiments du salaire », et qui ont pris chez nous des formes si variées : location d'habitations à bon marché,