Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 212]

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EXPÉRIENCES DE FRAMERIES

ne serait que de 200 grammes en moyenne d'après l'enquête faite par M. l'Inspecteur général Delafond à l'occasion de sa communication au Congrès des Mines de 1900 à Paris. Dans ces conditions, même en adoptant le principe de la classification belge, les explosifs de sûreté au nitrate d'ammoniaque, qui ont une faible charge-limite sans bourrage, présentent encore un degré de sécurité bien suffisant, puisque, avec bourrage, la charge maximum n'allumant pas le grisou est supérieure à 500 grammes pour le Favier II, par exemple. C'est dans un autre ordre d'idées que paraissent dirigées les préoccupations de nos exploitants. C'est ainsi que, dans nombre de mines et notamment dans celles d'Anzin, on a cherché à tirer des explosifs le meilleur rendement possible, en obtenant de l'Administration la dispense d'emploi des explosifs de sûreté, ou tout au moins des explosifs à 1.500°, moyennant une surveillance toute spéciale de la teneur en grisou des chantiers, qui ne doivent marquer à la lampe Chesneau que des teneurs insignifiantes pour que cette dérogation soit admise (Arrêté du Préfet du Nord en date du 7 mai 1901). Les rares mines, comme celles de Bessèges, où les fortes charges sont employées de préférence, pour des raisons toutes spéciales, ont obtenu de dépasser le maximum de 1 kilogramme admis par la Circulaire du 8 décembre 1899, mais à la condition que le tirage n'ait lieu qu'après le départ des ouvriers, et, dans ces conditions, le plus ou moins de sécurité de l'explosif perd singulièrement de son importance. Nous ue voyons donc, en résumé, aucun intérêt d'ordre pratique à ce que la Commission des Substances explosives recommence, sur les explosifs étudiés à Frameries, la série des essais effectués autrefois à Sevran-Livry ; nous n'en voyons pas davantage à ce que l'Administration prenne l'initiative d'une modification de l'Arrêté du 1" août 1890 pour permettre l'emploi, dans nos mines

RÉSULTATS OBTENUS AVEC LES EXPLOSIFS DE SÛRETÉ

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grisouteuses, d'explosifs du type des Carbonites allemandes contenant de la farine et dont la réaction explosive donne de l'hydrogène et de l'oxyde de carbone (voir page 26 de notre Note de décembre 1898). L'introduction des explosifs du type Favier II bis, au chlorhydrate d'ammoniaque, ou des explosifs contenant des sels hydratés, peut d'ailleurs être admise sans modification de l'arrêté, qui n'est pas limitatif quant aux mélanges pouvant être employés et ne cite les explosifs à base de nitrate d'ammoniaque qu'à titre d'indication. Dans ces conditions, nous sommes d'avis que les expériences de Frameries sur les explosifs de sûreté et la communication dont elles ont fait l'objet au Congrès international des Mines tenu à Liège en 1905, ne comportent quant à présent aucune suite administrative en France. II. — AVIS DE LA COMMISSION DU GRISOU.

La Commission du grisou, délibérant en section, après avoir entendu la lecture du rapport qui précède et en avoir délibéré, adopte les observations et conclusions de ce rapport, et demande à M. le Ministre d'en prescrire la publication dans un des plus prochains numéros des Annales des Mines.