Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 57]

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NOTES SUR LES ÉCOLES D'iNGÉNIEURS

médiocre, la première consacrée aux mesures de courants, la seconde aux essais de machines et de moteurs. Le laboratoire de métallurgie était, lors de notre visite, installé dans des locaux plutôt rudimentaires. Comme nous l'avons dit, il est maintenant dans un bâtiment superbe et spacieux. L'électro-métallurgie occupe dans ce laboratoire la place prépondérante. Le rôle du laboratoire de métallurgie est d'ailleurs compris à Aix d'une manière un peu particulière. Son directeur, M. Borchers, le définissait de la façon suivante dans une brochure publiée à l'occasion de l'Exposition de Dusseldorf (1902) : « Le laboratoire de métallurgie doit avant tout donner « l'occasion de faire des essais sur le traitement des mi-: « nerais, des produits et des déchets d'usines, au moyen « des procédés les plus nouveaux mis à la disposition de « la technique, de manière à tirer des conclusions pra« tiques sur l'application des nouveaux procédés métal« lurgiquos. » A titre d'exemple, voici quelques travaux exécutés au laboratoire et cités par la brochure dont nous venons de parler : traitement des déchets de galvanisation, traitement des minerais de fer titanifères, production des métaux de la série du cérium, traitement des minerais de zinc siliceux. Un laboratoire de ce genre ne s'adresse pas à des élèves, mais à des ingénieurs désirant se livrer à des travaux originaux. Il peut être fort utile à l'industrie, mais il est douteux qu'il puisse rendre de bien grands services à l'enseignement. Freiberg. — Ainsi que nous l'avons indiqué plus haut, l'Académie de Freiberg, malgré sa réputation ancienne et justifiée, est assez pauvrement installée. Tandis que l'État prussien dépense des sommes considérables à Aix, Berlin, Clausthal pour doter ses Écoles d'installations somp-

POUR LES MINES ET LA MÉTALLURGIE

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tueuses et de laboratoires largement outillés, l'École de Freiberg n'arrive qu'à peine à maintenir ses anciennes installations en état de recevoir ses nombreux élèves. Les anciens bâtiments sont devenus tout à fait insuffisants, et l'on a successivement installé divers services, comme la topographie, la chimie, l'électrotechnique, dans des locaux loués ou acquis en ville. Il n'est que juste d'ajouter que le plus souvent les professeurs ont su tirer un parti remarquable de ces bâtiments médiocres : le laboratoire du regretté Winkler, par exemple, pourrait être cité comme un modèle d'organisation intérieure. La collection de minéralogie est fort belle, mais, faute de place, reste en grande partie dans des tiroirs. Il en est de même de la collection de gîtes minéraux, qui n'est égalée que par celle de Pribram. Le laboratoire de chimie générale et celui de chimie analytique sont petits, mais très bien disposés. Il existe un laboratoire de métallurgie, exclusivement consacré aux analyses sidérurgiques. Un laboratoire de physique, où les élèves répètent les principales expériences du cours et font quelques mesures simples : détermination de coefficients de dilatation, d'indices de réfraction, etc. Enfin un laboratoire d'électrotechnique, installé récemment dans un local spécial en ville. Il est assez restreint, mais bien compris. Un moteur à gaz y actionne cinq dynamos de types divers. Pribram. — L'École de Pribram est, avec celle de Freiberg, la seule de toutes les Écoles que nous avons visitées qui ne soit pas en voie d'agrandissement matériel ou qui ne vienne pas d'être agrandie. Les locaux sont insuffisants, mais l'argent manque pour les améliorations. Les collections, dont certaines sont remarquables, notamment celle des gîtes minéraux et celle des fossiles de Bohême, sont tout à fait à l'étroit.