Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 10]

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NOTES SUR LES ÉCOLES D'iNGÉNIEURS

Hainaut. Elle est d'ailleurs largement subventionnée par l'État et par la ville de Mons. La province, représentée par la députation permanente du Conseil Provincial, nomme tout le personnel de l'École et exerce sur son fonctionnement un contrôle général. A la tête de l'École est un directeur assisté d'une Commission Administrative de 7 membres, nommés 3 par la Province, 2 par l'État et 2 par la Ville. Présidée par un membre de la Députation permanente, cette Commission traite surtout des questions d'administration. Les programmes des cours, leur distribution, toutes les questions d'enseignement sont discutées et arrêtées, sauf approbation de la Commission administrative, de la députation permanente et du Ministre, par le Conseil de perfectionnement composé du directeur et des professeurs. Ce conseil n'est réuni d'ailleurs qu'une fois par an. Somme toute, l'autorité effective appartient au directeur. Le régime est par là très différent de celui de l'École de Liège et se rapproche de celui des écoles spéciales françaises. Berlin. — h'Académie Royale des Mines de Berlin forme des ingénieurs des mines, usines métallurgiques et salines, et des géomètres de mine (Markscheider) tant pour le service de l'État Prussien que pour l'industrie privée. Les ingénieurs de l'Etat, qui peuventfaire une partiede leurs études spéciales aux Écoles de Clausthal, Freiberg et Aix-la-Chapelle, sont tenus de suivre pendant un au au moins les cours de l'École de Berlin. Malgré des différences importantes, celle-ci est en somme l'analogue de ce qu'est en France l'École des mines de Paris. L'École des Mines (Bergschule) de Berlin fut fondée en 1770 par Frédéric le Grand, et d'abord sous forme d'une école spéciale surtout minière, mais comportant aussi l'enseignement de l'architecture et l'enseignement forestier. Dès 1774, elle portait la dénomination de Berg-

POUR LES MINES ET LA MÉTALLURGIE

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akademie, qu'elle a perdue ensuite, puis reprise à partir de 1860. Vers 1780, elle commençait à recevoir, en petit nombre, des Bergkadetten ou Bergeleven et Hùtteneleven destinés au service de l'État. Mais à partir de 1807 la tendance fut de reporter sur les Universités l'enseignement minier. En même temps que des sections de mines étaient créées aux Universités de Halle, Breslau et Bonn, l'Académie minière était de plus en plus absorbée dans la nouvelle Université de Berlin. En fait, l'enseignement technique spécial disparut pendant assez longtemps, d'abord plus ou moins remplacé par celui de l'Université, puis sans compensation, car le cours d'exploitation, à peine suivi vers 1840, n'existait même plus en 1849. Repris à ce moment, l'enseignement minier ne reconquit son autonomie qu'en 1860. C'est de cette époque que date la réorganisation de la Bergakademie, son installation dans un local spécial et la véritable fondation de l'institution actuelle, qui n'a fait depuis lors que se développer, sans modification essentielle. L'éclipsé subie par l'enseignement minier à Berlin, de 1807 à 1860, par le seul fait de la dispersion des cours au milieu de ceux d'une Université, est intéressante à noter. Le développement et le succès de l'Académie minière datent du jour où elle a été séparée complètement de l'Université, même pour les cours scientifiques. L'Académie dépend exclusivement de l'État Prussien, qui en fait tous les frais et nomme tout le personnel. Elle est réunie, depuis 1873, dans un même local et sous l'autorité d'un même directeur, avec le Service Géologique officiel (K. Geologische Landesanstalt). L'administration de l'École est confiée à un directeur (en même temps premier directeur du Service Géologique), remplacé éventuellement par le second directeur (directeur scientifique) de ce service. Un Conseil de discipline, composé du directeur et du collège des profes-