Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 122]

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L'INDUSTRIE

MINIÈRE

ET

MÉTALLURGIQUE

charbons ; l'Angleterre et la France en fournissent 700.000; les Asturies le reste, principalement par cabotage. En Biscaye, le développement de la métallurgie et de l'industrie en général a élevé, en ces dernières années, la consommation à 850.000 tonnes ; tout vient de l'étranger, sauf 135.000 tonnes amenées de la province de Léon par le chemin de fer de la Robla à Valmasada et 90.000 transportées par mer depuis les Asturies. Les Asturies s'alimentent naturellement de charbon régional, et la consommation, de 43.000 tonnes en 1898, y a passé à 527.000 en 1902 et 605.375 en 1903. Madrid marque le point où arrivent, dans des conditions sensiblement équivalentes, par la Compagnie du Norte les charbons asturiens, par le Madrid-ZaragozaAlicante et le Madrid-Cacérès-Portugal les houilles de Belmez et de Puertollano. Les Asturies lui envoient à peu près 100.000 tonnes par an, surtout en charbons à gaz. Conditions de transport actuelles des houilles asturiennes (*)

Sur les 1.418.423 tonnes produites dans les Asturies, nous avons donc 605.375 tonnes pour la consommation locale et 813.048 pour l'exportation en dehors de la province. Pour cette exportation, 451.200 tonnes empruntent la voie maritime. Les chemins de fer du Norte, qui sont actuellement la seule ligne faisant communiquer la province d'Oviédo avec le reste de la péninsule, n'ont donc à transporter que 361.848 tonnes, et encore sur ce chiffre 151.348 sont acquises par la Compagnie pour ses locomotives ; le reste seulement, soit 210.500 tonnes, est acheté par des particuliers et se répartit principalement (*) Les lignes ferrées existantes ont été indiquées dans l'aperçu géographique du début (Voir la Pl. IV).

DANS LES

ASTURIES

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entre Valladolid, Barcelone, Salamanca, Burgos, Zaragoza, etc. On voit donc combien petite est encore la part des Asturies dans la consommation des provinces centrales ; à quoi cela tient-il? D'abord, évidemment, à ce que le développement industriel de l'Espagne est encore faible, mais aussi à l'insuffisance du matériel de la Compagnie du Norte. Les houillères voient s'entasser sur leurs plâtres des stocks importants, et elles n'obtiennent que difficilement les wagons nécessaires à leurs expéditions ; elles sont souvent forcées de faire chômer leur personnel pour ne pas accroître des stocks qui pourtant ne demanderaient qu'à disparaître. Aussi, depuis quelques mois, se dessine-t-il un mouvement très net parmi les producteurs asturiens pour se passer des wagons du Norte que l'on ne peut avoir, posséder les leurs propres, et des rapports consulaires anglais signalent « les débouchés offerts par les Asturies pour le matériel roulant employé par les Compagnies de chemins de fer et en particulier pour les wagons servant au transport du charbon ». Une seconde question, non moins importante, qui limite actuellement les expéditions par voie de fer à grande distance, réside dans les tarifs souvent très élevés de transport ; il est incontestable qu'avec la qualité inférieure des houilles asturiennes en général il faut les offrir, pour lutter avec les combustibles anglais de Cardiff, à un prix inférieur d'au moins 15 p. 100. Bien que des améliorations importantes aient été apportées dans ces temps derniers aux tarifs de transport, ils laissent encore beaucoup à désirer. Si nous prenons, par exemple, les tarifs du Norte pour Barcelone, nous voyons qu'il faut compter 18 pesetas la tonne par trains de 250 tonnes au moins ; avec les prix de revient de 13 p ,33 sur Avagon à la mine, en négligeant les impôts de transport, que l'on va d'ailleurs prochaine-