Annales des Mines (1904, série 10, volume 6) [Image 232]

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TRAVAUX DE LA COMMISSION ANGLAISE

Ce danger n'a d'ailleurs pas échappé aux auteurs des réglementations analogues. En Allemagne, leur sentiment s'est traduit par l'extrême minutie des prescriptions recommandées, par exemple, par l'Association des Électriciens allemands. Composition des enveloppes isolantes dans chaque cas particulier ; essais de résistance des isolants, variés suivant l'emploi auquel le câble est destiné ; définition et essai des supports isolants ; distances à observer entre plusieurs câbles voisins, manière de les disposer pour éviter lés effets d'induction, etc., rien n'a été oublié dans ce remarquable Code. — Le règlement, belge de 1895 comporte des prescriptions beaucoup plus absolues et beaucoup moins détaillées ; il se distingue de tous les autres en ce qu'il donne dans les mines à grisou une importance capitale à l'emploi des câbles spéciaux, dits de sécurité. Le chapitre du règlement anglais qui nous occupe est comparable, par son étendue, au règlement belge, mais il est moins absolu et plus large, sauf toutefois en ce qui concerne la capacité des conducteurs. Il semble que la Commission anglaise, renonçant à entrer dans les détails techniques qu'elle laisse aux spécialistes le soin de fixer, ait préféré tout simplement prescrire de calculer très largement conducteurs et isolants. Notamment l'intensité du courant à admettre dans un conducteur, eu égard à la section de ce dernier, est limitée à des chiffres beaucoup plus bas (1 ampère et demi à 1 ampère par millimètre carré) que dans le règlement belge ou dans le document allemand déjà cité (de 1 à 3 ampères dans le premier, de 1 à 6 ampères dans le second). Quant à l'isolant, s'il y en a un, il doit être tel que le passage d'un courant double du courant normal ne le détériore pas, ce qui est à peu près la condition du règlement belge ; en outre le câble doit être soumis, avant sa mise en service, à des essais d'isolement après séjour sous l'eau et enroulements, qui

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sont assez sévères : ces essais, dont on ne trouve pas trace dans le règlement belge, sont au contraire prescrits, et avec beaucoup plus de détails et de distinctions suivant les cas, par le texte allemand. L'enquête a montré des divergences assez sensibles entre les divers déposants, au sujet des moyens à employer pour protéger les câbles isolés contre les actions mécaniques extérieures. On a préconisé celui qui consiste à enterrer les câbles ; il est clair que ce moyen est excellent lorsque le -sol de la galerie est stable et compact, mais inacceptable dans le cas contraire. Les diverses espèces d'armatures ont leurs partisans et leurs détracteurs : beaucoup d'exploitants ont paru redouter que les armatures, lors des ruptures par éboulements ou autres chocs, ne viennent en contact avec les conducteurs et ne donnent lieu par suite à des dérivations dangereuses. Certains ont préconisé l'emploi de tuyaux métalliques ; d'autres ont vivement combattu, au contraire, cette pratique qui leur paraît nuisible à la conservation des câbles, dont elle empêche la visite. La Commission a paru néanmoins favorable à ce système, qu'elle a même imposé à l'exclusion de tout autre dans les endroits humides. Elle s'est d'ailleurs prononcée aussi en faveur des câbles armés, qu'elle rend obligatoires au fond pour tous les cas où le conducteur n'est pas à la fois très en vue et hors de portée de toute cause de détérioration, ce qui sera rarement le cas dans les travaux. Pour la pose des tuyaux, il impose d'ailleurs des conditions très sages, qui reproduisent presque textuellement les conditions du texte allemand : joints parfaitement conducteurs, conduites mises à la terre et moyens d'éviter les accumulations d'eau. Les déposants ont été assez peu favorables à l'emploi des câbles nus, à l'exception d'un ou deux : M. A.-J. Tonge, notamment, qui est venu déclarer tranquillement