Annales des Mines (1904, série 10, volume 6) [Image 168]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

328

DÉCOMPOSITION

DES

CIMENTS

A LA MER

DÉCOMPOSITION DES

ment appréciable dans l'état de conservation des briquettes. SULEATE MORTIERS DE TRASS

4 parties trass brut + 1 partie chaux éteinte 4 — broyé 4-1 — J - +1 1 — — + 1 ciment Portland 1 — brut + 1 —

de chaux

EAU DE MER

IV 104 31 0 II

31 31 52 0 IV

Ces deux dernières séries d'expériences montrent combien les additions de pouzzolanes sont favorables, pourvu qu'elles soient réellement actives. En effet, des additions de cendres combustibles et même de pouzzolanes d'Italie n'ont donné que des résultats assez médiocres. Les résultats eussent été encore plus satisfaisants si on avait attendu plus longtemps avant de mettre en expériences les briquettes. Il faut que la pouzzolane ait eu le temps d'entrer en combinaison avec la chaux pour faire son effet utile. En immergeant les briquettes après huit jours au lieu de un mois, on voit tout d'abord une altération très rapide des briquettes, et l'on croit qu'elles disparaîtront complètement. Mais, au bout d'un certain temps, toute action s'arrête et, après des années, elles ne sont pas plus altérées qu'après un mois d'immersion. C'est là un point important à prendre en considération dans l'emploi des pouzzolanes. L'ensemble de ces dernières études semble conduire aux conclusions suivantes : Pour les ciments et chaux naturels d'indice habituel, il y a une grande importance à employer des produits peu ou pas alumineux. On évite ainsi la formation de sulfoaluminate de chaux, qui est la cause directe des gonflements et fissures des mortiers, surtout dans les parties librement exposées à l'action de l'eau de mer.

CIMENTS

A LA MER

329

Pour les ciments Portlands alumineux, on augmente beaucoup leur résistance en augmentant notablement leur indice, ce qui engage sans doute l'alumine dans des combinaisons inaltérables à l'eau. On est limité dans cette voie par la formation des poussières lourdes dont la présence diminue la résistance du ciment. Mais on peut s'opposer, dans une certaine mesure, à cette pulvérisation par des additions d'oxyde de fer. L'emploi des ciments ferrugineux, que j'avais recommandé au congrès des Méthodes d'essais en 1900, semble devoir donner des résultats intéressants pour les travaux à la mer. Enfin, dans tous les cas, les additions de pouzzolanes énergiques sont éminemment favorables. Elles suppriment la chaux libre et rendent ainsi beaucoup plus difficiles, sinon tout à fait impossibles, les phénomènes de décomposition par diffusion de la chaux. Pour le même motif elles doivent s'opposer à la formation du sulfo-aluminate de chaux, qui se produit aux dépens de l'aluminate de chaux le plus riche en chaux. Enfin elles semblent diminuer énormément la perméabilité des mortiers aussi bien à la diffusion simple qu'à la filtration.

CONCLUSION.

Les conclusions les plus nettes de ces études sont, en ce qui concerne le côté purement chimique de la décomposition des mortiers hydrauliques à la mer, les suivantes : 1° Tous les éléments actifs des ciments : chaux, aluminates et silicates, sont immédiatement décomposés quand ils se trouvent en contact direct avec les sels de magnésie de l'eau de la mer, et donnent des chlorures et sulfates de chaux solubles qui entraînent la totalité de la chaux en dissolution;