Annales des Mines (1904, série 10, volume 6) [Image 81]

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LES

CHARBONS

lement surtout sur le premier groupe, celui de Kiushiu ; nous indiquerons ensuite les conditions principales de l'exploitation des mines et du transport du charbon à la côte, ainsi que son prix de revient ; enfin nous examinerons la nature du charbon japonais et ses destinations principales.

I DESCRIPTION DES GISEMENTS DE CHARBON.

§ 1.

— GISEMENTS DE L'ÎLE DE KIUSHIU (CARTE 2).

Ces gisements forment de nombreux bassins isolés les uns des autres qui s'étendent sur la partie Nord et NordOuest de l'île. Il y a d'abord au Nord un groupe de bassins à disposition synclinale très nette ; leurs axes sont dirigés vers le Nord-Ouest. Us remplissent le fond d'une série de plissements parallèles et juxtaposés. Ce groupe de synclinaux, qui fournit plus de la moitié de la production japonaise, est appelé bassin de Chikuho. Au SudOuest de ce bassin est celui de Karatsu, dont les affleurements sont à peu près alignés sur la même direction Nord-Ouest, mais ne présentent plus qu'irrégulièrement la disposition synclinale ; ils plongent vers le Sud-Ouest. Presque sur le même alignement que les affleurements de Karatsu se trouvent au Sud-Est ceux de Miike, où sont situées les mines de charbon les plus importantes et les plus réputées du Japon. Enfin, plus à l'Ouest, alignés sur la direction générale de la côte très découpée de Kiushiu, se trouvent le gisement très peu exploité de l'île Matsushima, celui de l'île Takashima dans la rade de Nagasaki, qui a une production importante, et celui

DU JAPON,

DU PETCHILI ET DE LA MANDCHOURIE

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d'Amakusa, qui fournit une certaine quantité d'anthracite très utile. L'étude géologique de ces gisements n'est pas encore assez avancée pour qu'on puisse les relier les uns aux autres d'une façon certaine et identifier leurs couches. On n'est même pas encore bien fixé sur l'âge exact des couches de charbon. En quelques points au Nord du bassin de Chikuho, elles reposent sur des couches mésozoïques d'âge mal déterminé. Dans tout le reste de l'île de Kiushiu, elles reposent directement sur des schistes cristallins ou sur des roches éruptives. Elles sont traversées par de nombreux pointements de ces roches, granités, diorites ou andésites, qui ont transformé la houille soit en anthracite, comme dans tout le gisement de l'île' Amakusa, soit en coke naturel, dit senseki, qu'on rencontre au voisinage des dykes d'andésite. L'étude des couches sousjacentes ne fournit donc pas de limite inférieure à l'âge des couches de houille. L'étude des fossiles n'a pas encore permis non plus de donner des conclusions très précises. On a jusqu'à présent attribué au crétacé le gisement anthraciteux de l'île Amakusa. Celui de Takashima fournit beaucoup d'empreintes de feuilles d'époque douteuse et dont on a seulement pu dire qu'elles paraissent antérieures à la flore de Mogi(*), qui, elle, est pliocène (**). La Geology of Japan, publiée par le Geological Surveg, donne les couches à charbon des grands bassins de l'île de Kiushiu et de l'île Hokkaido comme tertiaires. Bien que le charbon japonais soit d'origine postérieure à l'époque (*) Il y a dans l'île de Kiushiu deux localités de nom presque identique : Mogi, situé à quelques kilomètres de Nagasaki, où fut recueillie, au cours de l'expédition de Nordenskiôld, une flore fossile célèbre, et Moji, situé sur le détroit de Shimonoseki, par où s'exportent beaucoup de charbons japonais, désignés souvent en Extrême-Orient sous le nom de charbons de Moji. (**) Nathorst, Contributions à la flore fossile du Japon, 1883; Zur fossilen Flora Japan's, 1888.