Annales des Mines (1904, série 10, volume 6) [Image 22]

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LE CUIVRE EN TRANSCAUCASIE

locaux, à cause des communications trop difficiles avec le reste de la Russie, avilissait les prix de vente. Si l'on joint à cela que l'exploitation des mines d'Allah-Verdi et de Tchamlouk était faite sans méthode, sans aucun plan d'ensemble, par une série de petits propriétaires qui ne cherchaient qu'à se nuire les uns aux autres, si l'on ajoute que les usines ne disposaient d'aucun capital sérieux, on comprend facilement que, malgré la richesse de ses minerais, la région d'Allah-Verdi n'ait, pendant longtemps, fait que de petites productions. Quand la construction de la voie ferrée de Tifiis à la Caspienne permit, en 1882, de transporter à bon compte le cuivre jusqu'au port de Bakou, d'où des vapeurs pouvaient, par la Caspienne et la Volga, l'amener économiquement jusqu'à Nijni-Novgorod, il était naturel que l'on songeât à tirer meilleur parti des richesses du pays. La société française d'Akthala vint apporter des capitaux ; elle acheta les mines d'Akthala et de Tchamlouk et loua les gisements et les usines d'Allah-Verdi, construisit des routes nouvelles ou améliora les anciennes pour faciliter les transports jusqu'au chemin de fer, comménça une exploitation et un traitement plus rationnels, mais dut bientôt cesser tout travail, le capital social ayant été trop faible pour des frais de premier établissement trop élevés. La société industrielle et métallurgique du Caucase, qui a repris, en 1897, Akthala, Allah-Verdi et Tchamlouk, a hérité des travaux de sa devancière et surtout bénéficié des facilités du nouveau chemin de fer de Tifiis à Kars, ouvert au trafic en 1898, dont une halte dessert Allah-Verdi et une station Akthala. Au lieu d'un traitement au bois et au charbon de bois, avec grillage, fusion et raffinage, qu'avaient employé l'ancienne société et la nouvelle dans son début, nous trouvons maintenant une métallurgie au coke avec des water-jackets, des convertisseurs Manhès et des fours de raffinage au mazout.

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Les tarifs russes de transport par chemin de fer sont élevés ; pour arriver du Donetz, le combustible doit aujourd'hui contourner le Caucase par la ligne de Rostoff à Bakou, longue de 1.300 kilomètres. Il y a encore trois ans, le tronçon Pétrovsk-Baladjary n'étant pas ouvert, le coke devait subir une traversée entre Taganrog ou Marioupol sur la mer d'Azoff et Batoum ou Poti sur la mer Noire. Tout ceci contribuait et contribue (*) à hausser considérablement le prix de revient du combustible rendu aux usines, en même temps que les transbordements et le transport à dos de cheval de la halte d'Allah-Verdi à l'usine de fusion exigent un coke particulièrement résistant. Aussi a-t-on fait des recherches pour appliquer aux minerais sulfurés que l'on avait à traiter la méthode dite «pyritic smelting». Ce procédé consiste à passer, après simple triage au sortir de la mine, sans aucun grillage préalable, les combinaisons sulfurées du cuivre dans un water-jacket, où l'on utilisera la chaleur dégagée par la combustion d'une partie du soufre pour scorifier la gangue et fondre la matte. L'idéal aurait été de pouvoir appliquer dans son intégrité le pyritic smelting. On n'a pu y réussir à Allah-Verdi, à cause de la nature des minerais, mais l'on est arrivé à ne faire usage dans les waterjackets que d'une faible quantité de coke qui fournit la chaleur que l'on ne peut obtenir par la combustion du minerai. On supprime ainsi tous ces grillages préalables, pour lesquels on aurait, avec les productions actuelles, difficilement trouvé de la place et en tous cas immobilisé (*) Prix de revient du coke : Pris aux fours de Volintsévo Transports par chemin de fer — chevaux Soi t

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Il 1 , 75 par poud Il 1 — 3\25 — 32 kopecks (52 francs par tonne)