Annales des Mines (1904, série 10, volume 6) [Image 15]

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LE CUIVRE EN TRANSCAUCASIE

LE CUIVRE EN TRANSCAUCASIE

voies et du matériel depuis Dalliar, station du nouveau (1882) chemin de fer de Tiflis à Bakou (*). Il avait fallu aussi presque créer cette route de Kedabeg à Dalliar, pour rejoindre en ce dernier point la route de Tiflis à Élisabethopol et Bakou, et, malgré des frais élevés d'entretien, les pluies et les neiges la rendaient presque impraticable dans les mois d'hiver. Quelles qu'aient été les améliorations apportées jusqu'alors, on se servait toujours exclusivement de bois ou de charbon de bois, dont la consommation, administrativement fixée, limitait la production de l'usine. Aussi fut-ce pour elle l'occasion d'un changement presque complet et l'avènement d'une période de prospérité que la découverte par Frédéric Siemens des fours de fusion au naphte, venant à un moment où le bassin pétrolifère de Bakou prenait un développement énorme et où la ligne de Tiflis à Bakou donnait de grandes facilités pour l'arrivée du naphte à Dalliar. Il ne restait plus alors qu'un seul progrès à réaliser : la circulation des fourgons transportant le naphte entre Dalliar et Kedabeg était souvent difficile et en tous cas fort coûteuse : le poud revenait à 70 kopecks, rendu à l'usine. L'établissement d'une pipe-line a abaissé ce chiffre de 50 p. 100. Cette pipe-line est divisée en deux sections; dans la première, de Dalliar à Tscherdachly (1.293 mètres d'altitude), des pompes Worthington prennent un mélange, moitié mazout, moitié pétrole raffiné, dans les réservoirs de la gare de Dalliar, le compriment à 120 atmosphères pour le refouler dans une conduite en tuyaux d'acier de 4 pouces de diamètre ; à Tscherdachly, d'autres pompes renvoient le (*) Les prix de revient actuels sont :

mélange sous 40 atmosphères de pression dans une suite de tuyaux de fonte de 3 pouces 5 de diamètre, longue de 2l km ,4 jusqu'aux réservoirs des usines. Toute l'installation est revenue à 1.000.000 roubles, peut refouler par jour 60 tonnes et consomme environ pour la commande des pompes alimentées par des chaudières au mazout et pétrole, 15 pouds pour 70 montés. Elle n'a commencé à fonctionner régulièrement qu'en 1897 (*.) § 1. Gisements et exploitation. — On exploite à Kedabeg une série d'amas répartis dans une montagne isolée, le Miss-Dagh ou montagne de cuivre. Ces amas, quelquefois ramifiés au milieu de la roche encaissante, sont situés au milieu de porphyres quartzifères, dits quartz-trachytes par les ingénieurs allemands, près du contact de cette l'oche avec des andésites ou des dio rites (fig. là III). La roche encaissante se présente souvent sous des aspects particuliers au contact même des amas : au toit, le porphyre quartzifère a tendance à être friable, passant même parfois à un véritable sable, très incommode pour l'exploitation : au mur, au contraire, se trouvent des parties argileuses. L'âge de ces roches a été longtemps discuté ; on semble pourtant s'accorder maintenant à leur attribuer une origine jurassique, en les rangeant dans l'ordre suivant, par ancienneté décroissante : diorites, porphyres quartzifères et andésites. — Quant aux gisements métallifères, ils seraient postérieurs aux dernières venues éruptives, car plusieurs amas sont traversés par des filons d'andésite, sans que ces derniers montrent au contact aucune trace de déformation mécanique ou de métamorphisme. Les amas semblent le résultat de la circulation

kopecks

Charbon de bois, par poud Bois, par poud

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(*) Le prix actuel de revient est de 20 kopecks le poud.