Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 341]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE .

sont, pour les diverses catégories, les suivants : Pour les travailleurs blancs libres 7 fr ,00 à 8 ft',00 Pour les libérés 5 ,50 à 7 ,50 Pour les relégués 3 ,50 à 4 ,00 Pour les Japonais régulièrement engagés. . . 4 ,75 à 5 ,25 Pour les Japonais évadés 4 ,00 à 4 ,50 Pour les Tonkinois, Annamites et Javanais engagés 2 ,50 à 3 ,00 Pour les noirs 2 ,50 à 3 ,50

Il faut ajouter que ces salaires nominaux se trouvent presque toujours réduits, dans une plus ou moins large mesure suivant la catégorie des travailleurs et suivant les conditions dans lesquelles sont exploités les magasins des mines, par le bénéfice prélevé sur les marchandises fournies aux ouvriers. Quoi qu'il en soit, et sous réserve de l'application d'un coefficient de réduction pour tenir compte de cette circonstance, le prix moyen de la journée d'ouvrier est évalué, sur différentes exploitations où le personnel comprend plus ou moins d'ouvriers de ces diverses catégories, à des chiffres variant de 4 fr ,80 à 6 tr ,60. C.

— MESURES PROPRES

A FACILITER ET A AMÉLIORER

LE RECRUTEMENT DE LA MAIN-D'ŒUVRE.

Ainsi qu'on le voit par les quelques indications qui précèdent, la main-d'œuvre en Nouvelle-Calédonie est rare, chère, et d'assez médiocre qualité. Longtemps, grâce aux contrats dont nous avons fait mention, la main-d'œuvre pénale était, pour les exploitants qui avaient su s'assurer le bénéfice de ces contrats, sinon une ressource suffisante (puisque la Société le Nickel faisait venir des Japonais dès 1889), du moins un important et précieux appoint. En même temps les libérés, dont le bagne alimentait régulièrement la colonie, constituaient des travailleurs volontaires en

CONDITIONS ÉCONOMIQUES DE L'INDUSTRIE MINIÈRE

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assez grand nombre. Depuis quelques années le travail des condamnés en cours de peine a été complètement supprimé, et le recrutement des libérés est aujourd'hui tari ; aussi le maintien de l'activité des mines n'a-t-il pu être assuré que grâce à des importations, assez peu satisfaisantes en somme dans l'ensemble, de travailleurs jaunes, grâce à l'allocation de salaires très élevés, qu'on rattrape en partie par des procédés souvent bien peu honorables, aux libérés et à quelques travailleurs blancs, et grâce aussi aux engagements volontaires, souvent difficiles à obtenir, des Canaques. C'est là une situation difficile créée à l'industrie minière de la colonie, situation à laquelle on n'a encore trouvé aucun remède satisfaisant et qui risque de devenir plus difficile de jour en jour ; le prix de revient moyen de la journée d'ouvrier se trouve déjà au moins doublé par rapport à ce qu'il était il y a seulement quatre ou cinq ans, et il suffirait que l'ère d'activité des demandes des divers minerais produits par la colonie se maintînt un certain temps pour que les salaires continuent à s'élever encore. Aussi, celui qui, comme nous, envisage uniquement les intérêts de l'industrie minière, qui est d'ailleurs la plus importante et presque la seule sérieuse ressource de la colonie, ne peut que regretter que, avant qu'une solution satisfaisante ait été trouvée à la difficile question du recrutement d'une autre main-d'œuvre, le concours de la main-d'œuvre pénale ait été brusquement retiré aux exploitants de mines, en même temps que le recrutement des libérés était définitivement compromis. Si, comme on l'a fait jusqu'ici, on ne juge pas devoir réserver pour l'exécution de grands travaux publics, tantôt dans une de nos colonies, tantôt dans une autre, les ressources en main-d'œuvre que l'on peut trouver chez les condamnés aux travaux forcés, leur mise à la disposition des exploitants des mines de telle ou telle de nos possessions, sous telles conditions qui seraient jugées conve-