Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 293]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

particulièrement brouillé et sale ; on a cependant extrait de la mine Treizième des échantillons anthraciteux à 10 et 12 p. 100 de cendres. Enfin, dans la concession Bulli, on aurait, d'après M. Porte (*), trouvé, à la fin de 1888, à 12 mètres de profondeur, une couche de 6 mètres de puissance, donnant du charbon dont les essais et analyses ont été « très concluants et favorables ». Ce charbon aurait été soumis avec succès à un essai de consommation industrielle à bord du paquebot Océanien des Messageries Maritimes. Trois analyses citées par M. Porte, indiquant des teneurs en matières volatiles très discordantes (32 p. 100, 12 p. 100, el 8,5}i. 100), laissentle doute le plus complet sur lanature de ce charbon. Une recherche poursuivie en 1890 par sondage à une distance de 150 mètres vers l'aval-pendage de cette couche ne l'a pas retrouvée. Ce sont au contraire des couches minces qui ont été signalées dans la concession République (couches de 1 mètre de charbon paraissant assez pur avec plongement de 50° environ vers l'Ouest), dans la concession Angelo (trois veines anthraciteuses assez pures et peu pyriteuses de 0 m ,25, 0 m ,25, et 0 m ,40 à 0 m ,45 de puissance, plongeant de 25° environ vers le Sud, c'est-à-dire vers les serpentines, sans qu'on puisse dire si elles viennent buter contre ou si elles se prolongent au-dessous) et dans une partie de la concession Bulli. C'est dans cette dernière seule que nous avons pu faire quelques observations personnelles; le sentier qui longe de très près le bord de la baie de Morari recoupe successivement à quelques dizaines de mètres l'une de l'autre deux couches de charbon d'une puissance voisine de 1 mètre et dont les pendages ne sont pas concordants : la première plonge vers le Nord-Ouest; la deuxième, au contraire, montre un pendage vers le (*) Loc.

cit.,

p. 14.

579 Sud légèrement Est ; une galerie a été pratiquée en direction dans cette dernière à partir de son affleurement au bord du sentier ; il y a même été fait quelques travaux en descente qui sont d'ailleurs noyés et qu'il nous a été impossible d'explorer, et nous n'avons pu que nous avancer de quelques mètres à niveau : la couche, de charbon maigre, présente une puissance peu régulière qu'on peut fixer en moyenne à 1 mètre, elle est barrée de formations schisteuses en chapelets qui réduisent très notablement sa puissance utile ; elle se rencontre sous un toit de schistes en boules la séparant des grès arénacôs, et elle repose sur un mur également schisteux, mais assez bien lité; son pendage, qui ne dépasse pas 20°, est dirigé vers le Sud légèrement Est, c'est-à-dire vers la mer. Les gisements de la baie de Boulari se présentent, comme on le voit, dans des conditions d'irrégularité et de discontinuité qui paraissent exclure toute idée d'utilisation industrielle d'une importance sérieuse. LES

GISEMENTS

HOUILLERS

2° Gisement des Portes-de-Fer. — Le gisement des Portes-de-Fer, qui se trouve dans la pointe de terrain houiller qui s'avance vers la presqu'île de Nouméa, est situé aux portes mêmes de la ville. Cette circonstance avait fait espérer dès sa découverte qu'il serait possible d'en tirer parti d'une façon particulièrement aisée. Découvert fortuitement en 1885 par un propriétaire qui avait creusé un puits de 22 mètres de profondeur pour chercher de l'eau, il a été l'objet, en 1886, 1887, et 1888, de recherches souterraines d'une certaine importance poursuivies par la commission des recherches houillères ; il y a été en outre exécuté en 1890 un sondage jusqu'à 99 mètres de profondeur. Les recherches de la commission, aujourd'hui complètement inaccessibles, ont comporté l'exécution d'un puits de 30 mètres de profondeur et de plusieurs centaines de