Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 242]

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AFFAISSEMENTS PRODUITS PAR L'EXPLOITATION DU SEL

^elle de Dombasle, dont les dénivellations maxima, dépassant 1 mètre, n'influent absolument pas sur les niveaux d'aucun des sondages de la région de Maixe et d'Einville. Comme nous l'avons dit, la faille du Moulnot a dû jouer un rôle prépondérant dans cette discontinuité des nappes.

CHAPITRE IV. MESURES PRÉVENTIVES ET RÉPARATIVES.

I. Mesures préventives. — 1° Exploitations par lac souterrain. — Dès 1873, l'effondrement de la mine de sel gemme de la concession de Saint-Nicolas, à Varangéville, dont les travaux souterrains paraissaient d'une solidité à toute épreuve, a fait naître des craintes au sujet de l'exploitation du sel en dissolution. La Compagnie des chemins de fer de l'Est avait alors demandé à M. le Ministre des Travaux publics : 1° Qu'il soit interdit d'exécuter des sondages, pour aspirer des eaux saturées de sel, à moins d'une distance •du chemin de fer à déterminer par MM. les Ingénieurs <les Mines de concert avec MM. les Ingénieurs du Contrôle, la Compagnie de l'Est entendue ; 2° Qu'il soit donné aux exploitations existantes un délai déterminé pour reporter leur extraction en dehors de la zone nuisible à la voie ferrée, ou, tout au moins, que la production par sondage soit limitée à un cube qui offre toute sécurité et permette même de penser que les excavations produites ne s'étendent pas sous le chemin de fer. M. le Ministre des Travaux publics, sur l'avis du •Conseil général des Mines, tout en prescrivant aux concessionnaires des sondages d'exploration destinés à apprécier la marche des érosions souterraines vers les grandes

EN MEURTHE-ET-MOSELLE

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voies de communication, a décidé la réunion d'une Commission, chargée d'examiner la question d'exploitation du sel gemme par dissolution et d'apprécier les inconvénients qu'elle peut présenter pour la sécurité publique, ainsi que les précautions qu'il y a lieu de prendre pour les éviter. Cette Commission désigna comme rapporteurs MM. Alfred Picard, Ingénieur des Ponts et Chaussées, et Braconnier, Ingénieur des Mines. Leur rapport est du 15 novembre 1874. Ce document de la plus haute valeur, appuyé par les affaissements ultérieurs d'Art-sur-Meurthe (1876) et de Saint-Nicolas (1879), résolut d'une façon parfaite et définitive la question de protection contre les exploitations par lacs souterrains, en déterminant l'établissement d'un rayon de protection de 250 mètres pour les canaux et de 500 mètres pour les chemins de fer (décisions ministérielles des 15 mars 1877, 6 février 1878, 8 janvier 1880). Aucun sondage nouveau ne pouvait s'établir à l'intérieur de ces rayons ; ceux qui s'y trouvaient devaient être abandonnés. Des clauses particulières des cahiers des charges consacrèrent ces précautions pour les concessions instituées ou étendues ultérieurement. Aujourd'hui, après vingt-cinq ans, sous les réserves faites plus loin, il n'y aurait rien à retoucher dans ce •système de défense contre les lacs souterrains isolés. Les •deux exemples d'affaissement rappelés plus haut ont montré, en effet, qu'un point situé à 200 mètres d'un sondage est à l'abri de tout mouvement imprévu du sol ; que si, par conséquent, il doit être atteint un jour, on aura •du moins le temps d'y pourvoir en toute connaissance de cause, après avoir été averti par des affaissements préliminaires autour du sondage. Un rayon de protection de 250 mètres suffit donc pour éviter toute surprise; ce rayon avait été doublé pour le -chemin de fer en raison de l'intérêt particulier qui s'at-