Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 221]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

434 AFFAISSEMENTS PRODUITS PAR L'EXPLOITATION DU SEL

eu aucun affaissement du sol à déplorer dans leur voisinage, où les terrains sus-jacents avaient, en moyenne, 100 mètres d'épaisseur ; mais des éboulements internes ont, assez fréquemment, détérioré la base des sondages. Enfin, si l'on en croit les nivellements opérés, depuis 1879, par la Société exploitante, l'orifice des sondages n° s 1 et 2 effondrés s'est relevé régulièrement de 5 centimètres par an environ, de sorte qu'aujourd'hui la cuvette d'affaissement a presque complètement disparu, phénomène au moins bizarre qu'on ne peut guère expliquer que par le gonflement des marnes gypseuses avec anhydrite, sous l'action prolongée de l'eau(*). AUTRES EXPLOITATIONS. — Les autres exploitations de la vallée de la Meurthe n'ont jusqu'à présent subi que des éboulements internes, détériorant parfois les sondages, mais aucun affaissement du sol ne s'y est manifesté. L'extraction totale de chacun des centres d'extraction les plus anciens . de la région est d'environ 100.000 tonnes. Us seraient donc, à cet égard, dans des conditions assez analogues aux deux groupes effondrés de la Rouanne. Leurs tuyaux d'aspiration pénètrent assez profondément dans le sel, comme au groupe effondré de Saint-Nicolas. Mais, ce qui les distingue, c'est la grande épaisseur des terrains sus-jacents dont l'épaisseur, oscillant autour de 200 mètres, est toujours au moins double de l'épaisseur des terrains sus-jacents à la Rouanne. Il en résulte que les éboulements internes se transmettent plus difficilement à la surface et, si l'on admet que le foisonnement y conserve sa valeur de 2 p. 100 observée plus haut, il y a beaucoup de chances pour que le sol ne soit pas affecté, attendu que, même avec des pénétrations profondes dans le sel, la hauteur (*) Des relèvements du sol analogues, mais moins importants, ont été constatés dans d'autres régions d'affaissements, près de Dombasle.

EN MEURTHE-ET-MOSELLE

435

moyenne de la chambre de dissolution, à Saint-Nicolas, ne dépassait pas 3 mètres. En résumé, l'exploitation de la partie du gisement salifère considérée dans ce chapitre ne peut donner lieu de longtemps qu'à quelques affaissements très bénins et très localisés, contre lesquels il est facile de se prémunir comme nous le verrons plus loin.

CHAPITRE III. EXPLOITATIONS EN RELATION AVEC UNE NAPPE SALÉE NATURELLE.

I. Généralités. — 1° Nappes naturelles. — Les nappes salées de la région du Sanon se sont de tous temps manifestées à la surface du sol par les sources salées dont nous avons parlé plus haut. La principale était celle de Rosières-aux-Salines. D'autres apparaissaient vers Dombasle et Sommerviller. Enfin il est probable que quelques-unes étaient dissimulées sous les alluvions de la Meurthe et du Sanon. La genèse de ces sources et de ces nappes était vraisemblablement la suivante : certaines fissures existent dans les terrains de la région et parviennent à traverser complètement, jusqu'au sel, les marnes sus-jacentes de nature imperméable. Les eaux douces superficielles s'y infiltraient de tous temps, y circulaient suivant la gravité, en léchant, dans leur cours naturel, la surface du gîte salifère, y creusant des chenaux, des boyaux, qui s'élargissaient peu à peu et parvenaient à constituer des éléments de nappe plus ou moins réguliers. L'écoulement se faisait, dans ce réseau complexe, des parties hautes, en relation avec les flancs de la vallée et les vallons adjacents, vers les parties basses, aboutissant sous le lit de Tome V, 1904.

29