Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 21]

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RICHESSES

MINÉRALES

DE

LA

MINERAIS

NOUVELLE-CALÉDONIE

gibbsite; enfin ils sont toujours imprégnés de produits ferrugineux. Il s'ensuit que la teneur des minerais bruts n'est que rarement un peu élevée, et est beaucoup plus souvent voisine de 2 à 3 de protoxyde de cobalt pour cent de minerai sec (c'est toujours ainsi que l'on évalue la teneur) ; un lavage soigneux arrive à les débarrasser assez complètement de l'argile ferrugineuse qui les souille et, lorsque le mélange avec la silice n'est pas trop intime, d'une partie de celle-ci; on produit ainsi des minerais marchands dont la teneur en oxyde de cobalt varie généralement de 4 à 6 p. 100. Les quelques analyses que voici donnent une idée de la composition chimique de ces minerais; les deux premières, rapportées par M. Garnier(*), ont été faites sur des minerais courants fondus à l'usnie de Septèmes; les autres ont été faites à Nouméa, le numéro 3 sur un minerai siliceux de la mine Persévérance (près deMonéo), le numéro 4 sur un minerai alumineux de la baie du Sud, et les numéros 5 et 6 sur des minerais de l'île Yandé. 2

1

SiO

2

50,75

f e 2Ç)3

n ,50

Mn 3 0'<

14,00 » 14,50 2,50 non dosé

A1203

MgOetCaO.. CoO NiO Eau, perte au feu, et matières non dosées ....

"

3

4

5

6

32,00 20,00 26,50 » .3,06 3,50 non dosé

34,00 11,43 19,05 » » . 3,80 1,04

16,40 15,50 12,07 14,60 » 3,00 1,48

2,20 8,91 33,62 14,29 2,38 7,76 1,64

23,09 16,06 17,59 10,30 2,23 5,56 1,48

15,50

30,68

36,95

29,20

23,69

6,80

Ces minerais se rattachent au point de vue minéralogique à l'asbolite, variété de wad (oxyde de manganèse) (*)

GARNIER

, mémoire de

1887

ci-dessus cité, p.

248.

ASSOCIÉS

A

LA

FORMATION

DES

SERPENTINES

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plus ou moins chargée en oxyde de cobalt. L'asbolite est d'ailleurs loin d'être fréquente dans le monde; on en cite la présence en Hesse et dans la Thuringe comme produit d'oxydation accompagnant des minerais sulfurés du cobalt, et on l'a retrouvée associée à des gisements métalliques complexes aux États-Unis ; mais actuellement elle n'est, à notre connaissance, exploitée sérieusement comme minerai de cobalt, en dehors de la Nouvelle-Calédonie, qu'en Nouvelle-Galles du Sud auprès de Port-Macquarie, où se montre, au-dessus d'une tête de roche serpentineuse, une formation d'argile rouge très ferrugineuse contenant des rognons cobaltifères d'asbolite très analogues à ceux des gisements de notre colonie. Il a été extrait dans chacune de ces dernières années un peu plus d'une centaine de tonnes de ce gisement, qui paraît être fort limité. D'autre part, si nous sommes bien informé, les petites quantités de minerai de cobalt exportées actuellement du Chili seraient également des asbolites, qui seraient d'ailleurs légèrement aurifères. Quoique existant en plus ou moins grande quantité dans un très grand nombre d'entre les amas d'argiles rouges qui se rencontrent partout dans la formation serpentineuse de la colonie, les minerais de cobalt ont pendant longtemps passé inaperçus, grâce à leur aspect peu frappant, et à leur vague ressemblance avec des rognons ferrugineux ou manganésifères. M. Garnier ne signalait point l'existence du cobalt dans son étude de 1867 sur les ressources minérales de la Nouvelle-Calédonie, et M. Heurteau l'ignorait également. C'est en 1876 que le cobalt passe pour avoir été reconnu pour la première fois comme utilisable en Nouvelle-Calédonie, au voisinage de la pointe de Bogota entre Nakety et Canala; dès cette année-là, puis en 1877 et 1878, la statistique des exportations indique l'expédition d'un cer-