Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 252]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

d'accès depuis le bord de la mer ou depuis la localité voisine jusqu'au pied de la mine, puis du pied de la mine jusqu'aux travaux; les premiers, tracés en terrain plat ou à peu près, ne comportent pas de travaux importants, ils doivent généralement être carrossables; les seconds, au contraire, seraient plus difficiles à pratiquer si l'on ne se contentait de chemins muletiers gravissant en lacets n'importe quels escarpements, grâce à des pentes atteignant jusqu'à 10 p. 100; de tels chemins ne reviennent pas à plus de 30 à 50 centimes par mètre, ce qui représente, pour une dénivellation de 400 ou 500 mètres et un développement de quelques kilomètres, 2.000 à 3.000 francs. Il faut ensuite avoir des installations, toujours fort sommaires d'ailleurs, pour abriter les ouvriers à recruter; ce n'est là qu'une modeste dépense, étant donné les conditions dans lesquelles les ouvriers sont logés ; nous reviendrons sur ce point dans la suite. Enfin l'exploitant doit se construire sa propre habitation, à laquelle il annexe un magasin destiné à renfermer à la fois les fournitures courantes nécessaires à l'exploitation et les vivres et fournitures diverses consommés par les ouvriers. L'ensemble de ces frais divers de premier établissement n'est pas inférieur à 10.000 et souvent 20.000 francs pour une petite exploitation ; il s'élève naturellement incomparablement plus pour une affaire plus importante, lorsqu'il s'agit de créer de toutes pièces, comme l'a fait la société le Nickel à Thio, par exemple, les logements d'un personnel important, des bureaux, un laboratoire, des magasins considérables, un atelier, etc.. D. — PRIX DE REVIENT GLOBAUX.

Pour résumer en un tableau les indications, nécessairement vagues, que nous avons données ci-dessus, nous

497 dirons que le prix de revient d'une quantité de minerai de nickel équivalente à une tonne de minerai sec, rendue sous palans, comprend les éléments suivants, dont on peut estimer que l'importance varie entre les chiffres cidessous : LES MINES DE NICKEL

Fr.

Frais

1 l

Abata e et tria e

8 S Transports sur carrières, évacuation courants ),..., i. du stérile Travauxpréparatoiresetterrassements carrières. (

J

divers

Fr.

8 00 a 30 00

>

, „„ , 3,00 a

>

, c. 4,50

M0 à

Ensachage (s'il y a lieu), main-d'œuvre et matières. 2,50 à 3,00 Transports, main-d'œuvre et frais courants 1,30 à 2,90 Entassement, main-d'œuvre 0,65 à 0,70 Chalandage (y compris l'amortissement des installations s'il y a lieu) 4,00 à 6,C0 Frais généraux, fournitures et entretien 0,00 à 6,00 Frais généraux : direction, surveillance, prises d'essai, analyses, impôts 0,00 à 5,00 . . I Matériel et outils 1,00 à 2,00 Amortissement l . , ' ^ 1 Engins de transport 3,40 a 4,50 installatio ^ ns ' a 'l at ' ous diverses (chemins, ' constructions, etc.), essentiellement variable

1

Nous ne pouvons que répéter ici que ces chiffres ne doivent être considérés que comme donnant des indications sur la façon dont se répartissent les dépenses d'une exploitation de nickel en Nouvelle-Calédonie : si l'on considère les chiffres minimum que nous donnons et qui, nous le répétons, se rapportent à l'exploitation, sans souci du lendemain, de quelque riche traînée découverte çà ou là, on peut dire que les frais courants par tonne sèche rendue à bord peuvent ne pas dépasser 25 francs; il faut, en outre, y ajouter, comme nous l'avons dit, des frais généraux fort minimes et ensuite une charge d'amortissement qu'on ne peut évaluer, avant la fin de l'exploitation, que d'une façon tout à fait incertaine ; on ne connaît en effet nullement la quantité de minerai qui sera exploitée, tant