Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 168]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

328

RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

D.

la puissante formation de schistes généralement argileux que nous venons de décrire succède, ou plutôt s'associe, vers le Sud, une autre, formation schisteuse, très puissante également, qui, elle, se montre fossilifère; son âge a pu être fixé approximativement parce qu'on a rencontré dans certaines des couches qui y sont intercalées quelques fossiles : Mytilus problematicus et Spririgera Wreyi du trias inférieur, qui n'ont d'ailleurs été trouvés à notre connaissance qu'à Moindou et Teremba et à l'île Ducos par M. Heurteau (*), et dont M. Piroutet conteste la détermination (**), et Pseudomonotis Richmondiana du trias supérieur, signaléd'abordavec quelques autres fossiles contemporains par M. Deslongchamps à l'île Hugon(*"i, retrouvé à Moindou par M. Heurteau, et observé également en plusieurs points par M. Piroutet. Quant aux roches qui constituent cette formation, ce sont surtout des schistes : dans toute la partie sud-orientale de l'île, ce sont des schistes feldspathiques à enduits ferrugineux, disposés en gros bancs, se débitant souvent en boules, et qui ont un aspect très caractéristique; on les retrouve depuis Nouméa jusqu'à Moindou ; mais, plus au Nord, ils font place à des schistes dont le caractère paraît varier d'une façon assez progressive, devenant, aux affleurements tout au moins, moins durs et plus accessibles aux agents atmosphériques, et produisant par leur altération une sorte de terre noire très argileuse qui constitue (*) HEURTEAU,

(***)

PIROUTET,

loc. cit., p. 409. loc. cit., p. 163.

DESLONGCHAMPS,

Documents sur la néologie de la Nouvelle-Calé-

donie (Bulletin de la Société Linnéenne de Nortnandie, VIII, p. 332-378, 1863), et FISCHER, Notes sur les roches fossilifères de l'archipel calédonien (Bulletin de la p. 457-458, 1866-1867).

Société géologique de France, 2* série,

329

en particulier les bourbiers, si redoutables en temps de pluie, de la plaine de Poya.

— ASSISES TRIASIQUES.

A

(**)

FORMATIONS GEOLOGIQUES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

XXH,

M. Pelatan n'hésite pas à ranger encore ces schistes-là dans l'étage inférieur du trias, parce qu'ils sont associés, ' tout comme ceux des environs de Nouméa, à des calcaires ainsi qu'à des mélaphyres; mais ici encore, à notre avis, la démarcation à faire entre les schistes argileux plus ou moins micacés, attribués au primitif ou au primaire, et ces schistes argileux du Nord de la côte Ouest, nous parait très arbitraire : la seule circonstance qui puisse faire, comme l'a fait M. Pelatan, étendre la limite des terrains triasiques jusque vers le Nord de l'île, c'est la présence, jusque dans ces régions, de terrains à charbon classés dans le crétacé ; dès lors on est tenté de rapporter au trias les schistes qui leur sont sous-jacents pour les assimiler aux schistes sous-jacents au terrain houiller des bassins de Nouméa et de Moindou. Mais, comme les terrains à charbon apparaissent jusqu'à Koumac, nous ne Voyons aucune raison de ne pas classer également dans le trias les schistes noirs qu'on rencontre à Koumac même, et, par suite, de ne pas ranger aussi dans le trias, ou dans un étage très voisin, les calcaires de la Corne de Koumac ; rien n'empêcherait plus alors d'admettre un prolongement des schistes triasiques jusqu'au Diahot ou même jusqu'à la presqu'île d'Arama. Sans parler des roches éruptives, sur lesquelles nous ajouterons quelques mots ci-après, cette série schisteuse, rapportée au trias, s'associe à d'autres formations. Ce sont d'abord les calcaires : ils apparaissent tantôt sous la forme des calcaires massifs en bancs plus ou moins puissants que nous avons décrits ci-dessus (Koumac, massif du Kaala, Koné, Népoui, Bouloupari, Nouméa), parfois lithographiques (Bourail, île Hugon, île Mato), et tantôt sous forme de calcaires en plaquettes ou même de