Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 160]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

Un peu plus au Nord-Ouest, dans le cirque des GrossesGouttes, en plein massif serpentineux, réapparaissent des roches acides ; nous n'y avons trouvé un peu de granité dur et compact que dans le lit de la rivière, sous forme de galets roulés d'un granité semblable à celui de la Coulée ; mais le sol est formé, de part et d'autre de la rivière, d'une arène granitique qui parait résulter de l'altération sur place, ou tout au moins d'un transport à faible distance, des éléments d'un granité à mica blanc dont on retrouve le quartz et le mica et dont les feldspaths sontkaolinisés ; ces éléments sont associés à de petits cristaux de topaze ; par places ces arènes sont légèrement aurifères. Il en est de même des sables de la rivière où l'on observe à la fois des débris de granité et de serpentine, et où l'or s'associe, dans les produits lourds, à de petits cristaux de topaze et au fer chromé provenant de la destruction de cette dernière roche. On trouve également du quartz à molybdénite dans cette formation, granitique. Le contact des roches serpentineuses et granitiques est ici, comme dans la région de la Comboui, dissimulé par un manteau de produits décomposés : une ligne de hauteurs serpentineuses domine le rivage au-dessus de Saint-Louis, et les péridotites y apparaissent plus ou moins serpentinisées avec leur faciès normal d'altération superficielle, et accompagnées des puissantes formations d'argile rouge que nous décrirons ci-après ; lorsque, franchissant cette ligne, on commence à descendre vers le cirque des Grosses-Gouttes, on voit ces formations argileuses superficielles prendre des colorations moins vives, se barioler de rouge plus clair et même de rose, et l'on peut ramasser des blocs argileux où apparaissent de petits noyaux blancs kaolinisés, en même temps que l'on commence à rencontrer des débris quartzeux ; des traces d'or apparaissent en outre ici ou là au lavage de ces terres superficielles. On arrive ainsi insensiblement au cirque,

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uniquement constitué d'arène granitique, que nous venons de décrire, sans avoir pu voir le contact, qui serait pourtant fort intéressant à observer en détail, des serpentines et du granité. Les massifs du Grand et du Petit Koum, tout comme les affleurements de la Coulée et des Grosses-Gouttes, nous paraissent devoir être considérés comme des témoins de l'ancienne ossature de l'île, n'ayant pas disparu sous la masse de péridotite, pourtant si continue, qui en a envahi toute la région méridionale; ou du moins, s'ils ont été à une époque recouverts par la roche éruptive récente, ne l'ont-ils été que par une épaisseur suffisamment faible de celle-ci pour que l'érosion leur fasse revoir le jour. Si le granité est rare en Nouvelle-Calédonie, le gneiss l'est peut-être presque autant, puisqu'il ne paraît exister qu'au voisinage de l'arête culminante du puissant massif de micaschistes qui se développe au Nord de l'île, entre la côte orientale, la vallée du Diahot, et celle de la Ouaième. Encore ce sont, presque partout le long de cette arête, des micaschistes dont on peut observer la présence, de même que ce sont ces roches qui dominent parmi les galets roulés par les ruisseaux qui en descendent, et le gneiss n'a été signalé, à notre connaissance, qu'auprès des cascades de Tao par M. Pelatan; il est d'ailleurs possible quil se développe en outre sur une certaine étendue au voisinage des sommets des monts Ignambi, Panié et Colnett, région encore à peu près inconnue. Les micaschistes, au contraire, ont une extension des plus importantes dans cette même partie de la colonie; Us y présentent des aspects divers, variant depuis des types extrêmement chargés en mica ou en chlorite, avec l m développement considérable de minéraux secondaires Parmi lesquels dominent le grenat, l'amphibole, le glauco-