Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 157]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

nage de la côte Ouest) sont complètement détachés de la ligne de partage des eaux. Ajoutons d'ailleurs qu'un grand nombre d'entre les sommets des diverses montagnes, surtout les sommets serpentineux des régions centrale et méridionale de l'île, sont escarpés et déchiquetés comme le sont souvent les hauts sommets de chaînes ou de massifs d'altitude considérable, et comme ne peuvent guère l'être, surtout dans des parages où les actions atmosphériques sont aussi actives, que des massifs d'un âge récent. Si nous insistons sur ces caractères géographiques, c'est qu'ils nous paraissent être en relation immédiate avec l'histoire géologique de la contrée : différentes autres considérations, et en particulier celles qui sont relatives à l'existence d'une bande corallienne presque continue se développant tout autour de l'île, ont conduit presque tous les géologues et géographes qui se sont occupés do la Nouvelle-Calédonie à admettre que cette île, relativement petite, n'est que le reste d'une terre plus vaste disparue par suite d'effondrements, et dont il ne subsiste plus aujourd'hui qu'une sorte d'arête. Cette arête comprend au Nord-Ouest, et par places dans le centre, les restes assez importants d'un ancien massif montagneux ayant peut-être affecté la forme d'une chaîne unique, mais elle se trouve complétée par des amas de roches éruptives récentes ne s'alignant que grossièrement suivant la direction de la longueur de la Nouvelle-Calédonie. Cette direction, qui est Sud-Est Nord-Ouest, parait, comme on sait, jouer un rôle important dans la structure générale du globe dans cette région du Pacifique; c'est en effet non seulement celle suivant laquelle s'allongent différentes îles ou différents groupes d'îles voisines (îles Salomon, pointe méridionale de la Nouvelle-Guinée, et péninsule d'Auckland), mais encore celle des traits capitaux de la configuration sous-marine de la portion de

FORMATIONS GÉOLOGIQUES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

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l'océan Pacifique qui sépare ces différentes terres (*). Cette direction commune serait celle des cassures parallèles suivant lesquelles se serait produit l'effondrement des anciennes terres du Pacifique Sud-Occidental. Telle est la notion, admise d'une façon générale croyons-nous, qui paraît dériver nécessairement de l'étude de la géographie physique de notre colonie et de ses environs. Lorsqu'il s'agit de fixer l'époque géologique à laquelle se sont produits les bouleversements qui ont donné à cette île sa situation et sa forme actuelles, on en vient à des hypothèses encore quelque peu hasardeuses ; suivant M. A. Bernard (**), les hypothèses les moins invraisemblables sont les suivantes : La Nouvelle-Calédonie aurait été réunie à l'Australie orientale et à la Nouvelle-Zélande à une époque fort ancienne; elle aurait été séparée de la première de ces terres avant la fin des temps secondaires, tandis qu'elle serait restée réunie à la seconde jusqu'au crétacé supérieur ou au début des temps tertiaires. Les éruptions serpentineuses de la Nouvelle-Calédonie auraient été postérieures à cette dernière époque. C

DISTRIBUTION D'ENSEMBLE DES DIFFÉRENTS TERRAINS DE LA COLONIE.

Sans nous attacher plus longtemps à ces considérations, sur lesquelles certaines questions intéressant directement les richesses minérales de la colonie nous feront revenir ultérieurement, nous passerons à une description rapide des différentes formations qu'on y rencontre ; mais nous V ir !a

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à 1» °f ° P Pacifique Sud- Occidental jointe a carte hypsométrique de la Nouvelle-Calédonie qui accompagne i ouvrage de M. Bernard ci-dessus cité. ( ) Loc. cit., p. 108M09.