Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 52]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

96

L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES

deur. Aussi la théorie en question a-t-elle été vivement combattue par M. Vogt (*), qui était particulièrement qualifié pour le faire en raison de ses études très approfondies sur les amas de ségrégation et qui la croit également inexacte pour l'Oural, d'après les observations récentes de Morosewicz. Pour nous borner à Kirunavara, elle y semble très difficilement compatible avec la tluidalité des porphyres encaissants, qui accuse des coulées : par conséquent, un mouvement superficiel, outrés voisin de la superficie, et non une cristallisation profonde, de même qu'avec les apparences de succession stratigraphique, tout au moins très spécieuses, sur lesquelles j'ai insisté. Aucune transition entre le minerai et la roche, pareille à celles que nous avons signalées pour les roches basiques, ne se présente ici. Enfin l'aspect du gisement, examiné un peu en détail, ne ressemble en rien à celui d'un simple dyke porphyrique, dans lequel se serait localisée, par liquation, une boule de magnétite. S'il y a quelque rapport d'origine entre le porphyre et la magnétite, comme pourraient l'indiquer ces inclusions abondantes de magnétite dans le porphyre du mur et l'appauvrissement en fer du porphyre du toit, ce serait beaucoup plutôt, nous l'avons dit, par une émanation participant, dans une certaine mesure, du caractère hydrothermal et affectant une allure bien plus complexe : soit une émanation de chlorure de fer immédiatement précipitée en oxyde; soit un dépôt de sulfure, ultérieurement peroxydé, puis réduit, comme je l'ai imaginé tout à l'heure. 2° On pourrait encore être tenté d'imaginer, sur un noyau ferrugineux, sur un bain de fonte en fusion, formation d'une véritable croûte de scorie porphyrique animée de déplacements, qu'accuserait sa fluidalité, se différenciant, (*) Zeitschrift finnote 17).

praklische Géologie (1900, p. iVi : 1901, p. 33*i

se liquatant par zones parallèles à cette surface : les parties les plus acides, c'est-à-dire les plus légères, montant vers cette superficie et englobant cet énorme amas de magnétite, ce débris du magma profond, un peu stratifié dans cette consolidation même (auquel manqueraient pourtant les autres métaux, nickel, etc., que nous supposons volontiers dans les bains de fonte internes). Tout ce fragment de croûte, chaviré, incliné, aurait alors reçu la véritable sédimentation postérieure des conglomérats, schistes etquartzites d'Haukivara. Cotte idée, que je me contente d'exprimer, rentrerait assez dans les théories que l'on développait autrefois sur la formation des terrains cristallophylliens par la première consolidation du globe. Elle me paraît bien difficilement compatible avec le caractère franchement sédimontaire, que l'on reconnaît de plus en plus dans ces terrains, lorsqu'on peut faire abstraction de leur métamorphisme ultérieur. 3° Une hypothèse, qui se présente encore à l'esprit, est celle d'un dyke filonien proprement dit, filonien à la façon des roches éruptives et non suivant celle des filons concrétionnés métallifères. On aurait affaire à une roche très spéciale, dont la magnétite et l'apatite seraient les éléments constituants : à un dyke, qui serait venu s'intercaler par intrusion outre ■ les deux coulées de porphyre basculées, et redressées. J'ai déjà dit pourquoi cotte hypothèse me semblait peu admissible, à cause des fragments de minerai repris par le porphyre du toit, surtout la brèche de magnétite et de porphyre dans les conglomérats d'Haukivara, tous phénomènes semblant bien indiquer que le minerai est antérieur au porphyre du toit. 4° La même objection, avec beaucoup d'autres, s'oppose à l'hypothèse purement filonienne d'un filon oxydé, analogue à ceux de sulfures métallifères,- qui a été soutenue par Tornebohm. Tome IV, 1903.

s

97

DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES

^