Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 34]

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DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES

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L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES

très ferrugineuses par elles-mêmes), avec ségrégations oxydées d'ilménite, rutile et parfois apatite (*) ; les norites (moins ferrugineuses), avec ségrégations sulfurées. Taberg, Lânghult, Inglamâla. - —C'est, par exemple, au prèmier groupe qu'il faut rattacher le gisement classique de Taberg en Smaland (au Sud du lac Wettern) , bien connu par les descriptions de A. Sjogren et A.-E. Tornebohm (*"). Il existe,dans cette région, vers la limite Sud des lacs Wenern et Wettern et, plus loin, jusqu'à Oscarshamn, sur la Baltique, une curieuse traînée N.O.-S.E. de roches diabasiques et ophiolithiques, en relation avec un accident tectonique, marqué : dans l'Ouest, par des terrains cambriens et siluriens au milieu du gneiss; FIG. 1. — Carte schématisée du già l'Est (de Jonkôping à Os- . sement de Taberg (d'après M. Vogt), montrant le passage de l'hypérite carshamn), par des gneiss à oiivine (sur la périphérie) à la péridotite à magnétite (dans la dans le granité. La monpartie centrale). tagne de Taberg est forolivine, vers le centre de niée [fig. 1) d'une hypérite et hypérites, qui se rattachent très intimement aux roches précédentes; mais les différences dans la teneur en fer sont très notables de l'une à l'autre : 3 à 5 de FeO, dans l'enstatite ; S à 14, dans la bronzite ; 10 à 14, dans le diallage; 14 à 34, dans l'bypersthène. On a, de même, t à 4 de FeO dans le diopside, 10 à 16 de FeO dans l'olivine. (*) Je reviendrai, plus loin (p. 113) sur celte question de l'apatite dans les gabbros, qui se rattache assez intimement à la théorie des gisements de fer. (**) A. SJÔOREN, Om forekontsters af Tabergs Jernmalmfyndigk et

laquelle s'est concentrée une péridotite à magnétite, essentiellement formée de titano- magnétite et d'olivine, avec un peu de biotite et un plagioclase très basique, qui fait défaut dans les zones les plus ferrifères. Tornebohm a pu suivre pas à pas la transition de l'hypérite à oiivine, assez pauvre en magnétite et oiivine, vers l'hypérite à oiivine riche en ces deux minéraux et, enfin, vers la péridotite à magnétite sans feldspath. Ce minerai, on outre de la présence du titane, est remarquable par celle du vanadium (0,12 à 0,40 p. 100 d'acide vanadique dans le minerai; 0,25 dans la scorie). Des cas du même genre se retrouvent, d'après M. Vogt, qui a spécialement étudié ces minerais de ségrégation, à Lànghult et Inglamâla, où la teneur en vanadium est la même, etc., et ce savant leur a comparé les minerais d'Iron-mine-Hill (Rhode Island), décrits par Wadsvvorth. Kragerd. — Dans le Sud do la Norvège, la région de Kragerô, depuis longtemps connue par les travaux de Kjerulf et Dahl(*), présente, à Langô et Gomô, de semblables hypérites à divines, dans lesquelles se sont concentrées, d'abord une roche ferrifère à plagioclase, puis une enstatite àilménite (l'enstatite très ouralitisée), arrivant à contenir 60 p. 100 d'ilménite. Bogstô. — Ailleurs, en Norvège encore, à Bogstô en Skonevig, il s'est concentré, dans un gabbro, un gabbro à ibnénite, correspondant aux minerais de fer titanes que Smaland (Geol. Fùren. Forhand.. t. III, 1876 ; t. VI, 1882 ; — et Neues Jahrb. fi Min., 1816, p. 434); — A.-E. TORNEBOHM, Om Taberg i Smaland (ibid., 1881, p. 610). — Cf. DAUBRÉE, Gisements de Scandinavie, 1846, p. 24. (*) KJERULF ET DAUL, Om jemetsernes forekomst oed Arendal, Saes og Kragerô (traduit par Fucus, Annales des Mines, 6° série, t. IX., p. 269).