Annales des Mines (1903, série 10, volume 3) [Image 249]

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ÉVITE-MOLETTES

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NOTE SUR LES PRINCIPAUX APPAREILS

contact avec l'un des leviers A, l'arbre horizontal B tourne, l'extrémité du levier C se déplace et entraine le câble métallique maintenu en tension par le contrepoids P ; la rondelle I vient buter sous l'œillet du levier E et provoque le serrage du frein à vapeur par la rotation de l'arbre D. La machine est dès lors immobilisée ; le levier A, actionné parle contrepoids P et la tension du câble, reste en prise contre la cage ou, si la partie supérieure de celle-ci l'a dépassé, fait à nouveau saillie dans la colonne du puits. _ Pour rendre la machine libre et permettre au mécanicien de desserrer le frein en agissant sur son levier spécial, il suffit de démonter le boulon k poignée H qui surmonte latige filetée ; alors le câble se détend et le levier A s'efface sous l'action du contrepoids V ; le machiniste peut faire redescendre sa cage. 11 peut aussi, en démontant le boulon k poignée et enlevant temporairement le contrepoids, rendre libre la colonne du puits pour les manœuvres spéciales qui exigent que l'on fasse monter lentement la cage au-dessus de la recette. L'œillet du levier E est allongé pour permettre au mécanicien de manœuvrer le frein sans actionner les organes de l'évite-molettes. Les évite-molettes Charly de la Compagnie d'Anzin ont effectivement servi plusieurs fois depuis leur installation. Le 19 octobre 1896, ils ont prévenu un grave accident à la fosse d'Audiffret-Pasquier. A trois heures de l'aprèsmidi, le mécanicien remontait une cage contenant 20 ouvriers ; son aide était auprès de lui. et à proximité du levier du frein k vapeur. Le mécanicien oublia de couper en temps voulu l'admission de la vapeur ; la cage franchit en vitesse la recette du jour ; l'aide-mécanicien, dont l'attention n'était sans doute pas assez en éveil, n'eut pas la présence d'esprit d'agir sur le frein ; la cage ne fut arrêtée dans sa courseque par le fonctionnement de l'évitemolettes automatique. Le 3 août 1901, vers onze heares et demie du soir, à

la fosse Saint-Marck, une cage chargée d'eau est arrivée au jour en vitesse par suite de l'inattention du mécanicien ; l'évite-molettes fonctionna et arrêta la cage après un parcours de 1 mètre seulement. A la suite de cet incident, la Compagnie d'Anzin a signalé à son personnel les conditions dans lesquelles il s'était produit, en insistant spécialement sur l'utilité d'un parfait ajustage des sabots de frein; il existait k peine un jeu total de 1 millimètre entre les sabots et la jante de la poulie, de telle sorte que la mise en contact s'était faite sans vitesse et, par suite, sans choc. L'expérience a donc montré l'efficacité de l'évitemolettes que nous venons de décrire, k la condition, commune k tous les appareils de toute nature, que l'installation en soit faite avec soin, et notamment que le frein qu'il doit mettre en action soit exactement' ajusté. Ajoutons que l'évite-molettes Charly a l'avantage, très appréciable, de ne coûter que de 200 k400 francs de frais d installation et de pouvoir en conséquence être adopté partout, même dans les mines obligées k la plus stricte économie. Observation générale concernant tous les évite-molettes de position. — Les appareils que nous venons de décrire brièvement n'entrent en action que lorsque la cage montante a dépassé la recette du jour, et cette action est absolument indépendante de la vitesse de la cage. On v oit immédiatement qu'ils ne préservent en aucune façon la cage descendante des chocs brusques contre les taquets du fond : ils ne constituent, par conséquent, qu'une solution mcomplète du problème de la protection des deux cages. Les évite-molettes modérateurs, dont nous allons nous occuper maintenant, ne méritent pas le même reproche ; % entrent en action avant l'arrivée de la cage montante au Jour, de la cage descendante k la recette du fond.