Annales des Mines (1903, série 10, volume 3) [Image 122]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

236

RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES

une circulation d'eau souterraine intense, et c'est une considération à ne pas négliger au point de vue d'un plan d'exploitation future. Il faut s'attendre à calculer la section du canal de fuite très largement, pour donner issue sans risque d'encombrement aux eaux superficielles et au courant souterrain. Nous rencontrons successivement les poteaux numéros 1, 2 et 3 de M. Cirasse (zaiavkis). Au numéro 3 (300 mètres en aval), grande vallée latérale où les Sartes travaillent. Le thalweg de ces affluents présente un véritable plan incliné approchant de la pente naturelle d'éboulement du gravier non cimenté. Au numéro 4, la vallée s'élargit et en même temps apparaissent des bancs de grès qui traversent nettement la rivière et se prêtent bien à l'établissement de barrages — prise d'eau pour création de force hydraulique. Enfin, à 1.500 mètres du piquet numéro 5, en face <1 un Kichlack d'été, apparaît clairement la fin du bassin sous forme d'une chaîne de montagnes redressée, avec pendage à l'Est, formée de couches de grès pur del'Éocène moyen. A travers cette barrière, la rivière s'est creusé un lit sous forme d'une gorge profondément encaissée, avec tributaires importants à droite et à gauche, alimentés surtout sur la rive droite par des glaciers qui se dessinent dans le lointain. J'ai descendu cette partie de la rivière sur 5 à 6 verstes à la recherche d'une cascade qui m'avait été signalée comme force motrice hydraulique facile à capter. Je me suis arrêté à la limite du crétacé (gypse, grès dur, calcaire caverneux et grisâtre). Ce sont ces calcaires qW forment la cascade, car ils sont assez compacts et moins décomposables que les grès de l'Éocène. Ces derniers sont très facilement délités par les agents atmosphériques, et surtout par la gelée. GÉOLOGIE. — Cette course a tixé plusieurs points importants.

237

EN ASIE CENTRALE

D'abord le bassin des conglomérats de l'Obi-SanghiKhergow est limité de toutes parts par l'Éocène moyen. Cet éocène forme un grand synclinal, à axe incliné d'environ 20° sur l'horizontale. Cette disposition du terrain est bien visible depuis* le col au-dessus du placer (cote 2.400). La forme générale de ce bassin de conglomérats est un ovale à peu près régulier ayant les dimensions suivantes : Largeur maxima Longueur

6 verstes 11 —

La puissance actuelle de ces conglomérats est de 200 mètres environ; mais, d'après les témoins conservés sur les crêtes, il est facile de se rendre compte qu'ils ont eu primitivement une puissance d'au moins 6 à 700 mètres (Voir fig. 9 et 10, Pl. VII). On voit quel volume énorme a disparu pour aller tapisser les plaines des épaisses couches de cailloux rencontrées depuis Saraï, sur plus de 200 kilomètres de longueur. Les terrasses latérales et généralement tous les graviers aurifères qui se trouvent dans les vallées de Kizil-Sou, du Yak-Sou et finalement de l'Amou-Daria n ont pas eu d'autre origine. Ces alluvions ont toutes des caractères communs qui les font facilement reconnaître. Stratification des conglomérats. — Contrairement aux indications de la carte de M. Kraft dans le Journal fur Praktische Géologie, les conglomérats de la vallée de Mazar et de l'Obi-Sanghi-Khergow sont nettement et régulièrement stratifiés. Ce géologue n'avait d'ailleurs fait °.n une très rapide visite d'une journée dans la région, et n lui était impossible de l'examiner dans son entier pendant un si court laps de temps. H suffit d'ailleurs de dire qu'ils sont entremêlés à la ase de bancs de grès et de poudingues alternant, en stratification concordante, pour être fixé sur cette soi-