Annales des Mines (1903, série 10, volume 3) [Image 120]

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RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES

cène en franchissant directement la crête divisoirc entre le Yak-Sou et le Mazar-Sou. Cette crête est entièrement formée, sur plus de 40 kilomètres de longueur, d'alternances de grès et de marnes grises, formant la base de l'Eocène. Cette crête est aussi un axe de soulèvement, de sorte que les couches sont fortement inclinées vers le nord, environ 45° en moyenne. Itinéraire. — J'ai choisi la route par le Yak-Sou pour mieux examiner la question du dragage de cette rivière et me rendre compte des conditions dans lesquelles on pourrait tenter cette opération. On compte : De Kouliab jusqu'à Dagana De Dagana au col de partage des eaux Du col au Kichlak Baynioutch De Baymoutch à Khavaling ENSEMBLE

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Chemin assez médiocre en montagne, quoique praticable par chameaux. En plaine, terrain facile. De Khavaling, la route suit tout le temps la vallée de Mazar, qui est remarquablement rectiligne et dirigée N.215.0uest. Entre Khavaling et Mazar, la rivière est encombrée de cailloux (beaucoup pèsent 3 et 400 kilogrammes) et l'eâu se divise en plusieurs courants. J'estime le débit de 7 ou 8 mètres cubes par seconde. On dérive constamment des ariks pour les cultures, lesquelles deviennent rares ail delà de Mazar et disparaissent complètement 2 verstes en amont de ce village. Géologie. — On est en plein dans l'Éocène inférieur) friable. 11 en résulte que tous les affluents sont marques n par de grands cônes de déjections formés de cailloux n° aurifères, qui s'avancent dans le lit du fleuve, de sorte

EN ASIE CENTRALE

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qu'il y a un abaissement évident de teneur produit par le mélange. Ce sera l'inconvénient commun à toutes les alluvions non encaissées dans le conglomérat proprement dit. Il faudra choisir par conséquent de préférence les dragages en plein conglomérat, et non dans les parties situées sur les grès de l'Éocène inférieur. C'est une observation générale à bien retenir dans les études sur ces régions. Travaux sartes. — Ce qui m'a frappé tout d'abord, c'est l'énorme développement des travaux d'exploitation sartes. Ce ne sont pas des grattages individuels et isolés. C'est un nettoyage complet et à vif de toutes les alluvions. Le terrain, d'ailleurs, s'y prête admirablement. La rivière s'est creusé peu à peu un lit dans les alternances de grès et de marnes éocènes inférieures. C'est même la raison de son extraordinaire rectilignité, de sorte que la coupe ordinaire, depuis Mazar jusqu'aux sources mêmes de la rivière, est celle que j'ai résumée plus haut à propos des méthodes d'exploitation des indigènes (fig. 2, Pl. VII). Rien n'est plus facile, comme on le voit, pour nettoyer ces alluvions suspendues, que de dériver quelque ruisseau voisin pour alimenter le « vachgert » (sluice à bras), d'autant plus que cet appareil, ne passant pas de grosses pierres, ne demande que très peu d'eau. Dans les endroits les plus favorables, il y a des faux lits ayant aussi leur bed-rock au-dessus du niveau de l'eau actuelle. On y trouve parfois de riches teneurs. C'est le cas du fameux « pont dangereux », où le faux lit avait "no épaisseur de gravier de 7 à 8 sagènes. Il y eut mort d homme à la suite de discussion sur la propriété d'un daim, car, dans ces endroits privilégiés, les Sartes se partagent le terrain riche en lopins, en carrés, de dimensions assez restreintes. Ils opèrent par canal d'écoulement 111 ommençant par le' point où le faux lit aboutit au lit ac tuel, ce qui constitue un excellent point d'attaque.