Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 275]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

542

LES GISEMENTS DE QUARTZ AURIFERE EN SIBERIE

raies, a atteint 22.968 mètres de longueur : le travail de percement avait duré douze ans, dix mois et dix jours pour le tunnel d'accès, long de 10.5*5 mètres; on exploitait par ce moyen à la profondeur de 390 mètres. Dès 1872, il n'y avait plus que 4 mines exploitées : Zerentuisk, Kadaïnsk, Klichkinsk et Algatchinsk, occupant 195 ouvriers aux mines et 30 aux usines. Il nous reste à dire quelques mots des minerais cuivreux : on a extrait une certaine quantité de ce minerai avec ceux de plomb et d'argent ; mais il n'a jamais été traité. La quantité extraite se monte à 287.223 kilogrammes. Les résultats d'analyse ont été les suivants, exécutés à deux époques différentes : il s'agit de minerai non concentré, tout venant, sorti de la mine. Argent Plomb Cuivre

HO gr. par tonne 3 p. 100 3,36 p. 100

100 à 230 gr. par tonne 6 à 12 p. 100 0 à 20 p. 100

Il ne parait pas exister de quantités suffisantes de minerai de cuivre pour qu'on ait osé entreprendre la création d'une fonderie de cuivre. Nous avons constaté la présence de ce métal à peu près partout dans les filons de quartz en Sibérie, mais toujours en faibles quantités : les résultats de Nertchinsk, après une aussi longue période d'exploitation, ne sont pas encourageants. Lors de mon passage dans la région, on m'a parlé d'un filon de quartz aurifère intercalé dans les granités, qui aurait été vendu récemment à une Société belge; ce filon serait situé près d'Oloviannaia, sur l'embranchement du Transsibérien qui traverse la Mandchourie. Je n'ai pas eu occasion de le visiter. La localité d'Oloviannaia est connue en Sibérie par la présence de Y ('tain sous forme de cassitérite en filons dans les roches granitiques (Olovo, en russe, signifie étain). Ils appartiennent au Cabinet de Sa Majesté,

LES GISEMENTS DE QUARTZ AURIFERE EN SIBÉRIE

543

mais ne sont pas exploités. C'est le seul endroit en Sibérie où l'on ait découvert la présence de l'étain . Région de la Chilka. — Nous avons eu l'occasion de visiter sur un affluent Nord de la Chilka, le Dilmatchik, un gisement de découverte tout à fait récente. Il s'agit d'une veine de roche aurifère encaissée dans les granités. La roche aurifère est également formée de roche granitique; mais les épontes sont assez nettes, et le contact est marqué par une veine de galène fine presque continue et serrée, mêlée de pyrite. La veine parait s'élargir en profondeur dans un puits de 15 mètres. Près de la surface, on rencontre, au lieu de pyrite, des noyaux ou nodules plus ou moins durs d'oxyde de fer, sur la surface desquels on voit de l'or libre. Ou bien, en brisant et lavant ces noyaux ferrugineux, on obtient de l'or à la bâtée. Cet or est en lamelles aplaties connue celui des placers du voisinage. La partie centrale de la veine aurifère est très friable : en profondeur, l'or est associé ii la pyrite et k la galène. Les essais ont donné de très beaux résultats : on a fait un essai moyen sur 100 ponds, ou 1 .600 kilogrammes, qui a donné 26 grammes par tonne ; les essais relatifs ii des échantillons sont plus beaux. La veine aurifère a été reconnue par plusieurs fouilles sur une longueur de 400 mètres; mais l'alignement parait mal défini; l'épaisseur, qui n'est que de 2 pieds k la surface, s'est élargie k 7 ou 8 pieds au fond du puits de 15 mètres. La rivière qui se trouve k l'Ouest du Dilmatchik, appelée le Dirinmak, traverse une formation identique k l'endroit où se trouve le claim Peredomof. On a trouvé là aussi de l'or libre dans des nodules ferrugineux accompagnant une veine de roche cristalline, syénite-granite accompagnée de pyrite et de galène. L'avenir dira