Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 148]

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NOTE SUR LE HAVAGE MÉCANIQUE DES CHARBONS

havage en taille ne sera, a Anzin, qu'une exception; il se localisera dans certaines veines dures des fosses Blignières, Rœulx, Haveluy et La Grange ; partout ailleurs nos charbons sont trop tendres pour être avantageusement abattus mécaniquement. Le rôle. de l'abatage mécanique, dans le gisement d'Anzin, sera donc extrêmement limité, et penser qu'on peut le substituer au travail à la main en totalité où en grande partie serait une grave erreur. Anzin, le 28 juillet 190-2.

BULLETIN

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BULLETIN.

LES MINES D'OR D'EGYPTE. M. Liebenam a publié dans la Zeitsehrift fûr praktische Géologie (*) un intéressant article sur les mines d'or d'Egypte. Dans la chaîne de montagnes située à l'Est de la vallée du Nil, le long de la mer Rouge, il existe des gisements filoniens très importants, qui ont dû fournir dans l'antiquité une production d'or considérable et qui sont actuellement l'objet de nouvelles tentatives d'exploitation. En 1889, M. Ch. -A. Alford fut chargé par une Compagnie anglaise de diriger une expédition dans cette région, avec la mission de déterminer la position des anciens gisements el de juger s'ils étaient susceptibles d'être repris avec profit; il a développé les résultats de ses explorations dans une conférence dont le compte-rendu forme le fond de l'article de M. Liebenam. L'attention avait été attirée sur ces gisements par un certain nombre de documents anciens, notamment des lettres découvertes, il y a quelques années, à Tel-el-Amama, un papyrus conservé à Turin, et le témoignage de l'auteur grec Agatharchides. Les let tres de Tel-el-Amama, qui sont antérieures à l'exode des Hébreux et, par conséquent, très anciennes, donnent une idée de ce qu'était, à cette époque, la production de l'or en Egypte : presque toutes ces lettres, que le Pharaon recevait de tous les points de l'Orient, sollicitaient des envois d'or très importants; l'Egypte exportait l'or en Assyrie, en Cappadoce, peut-être plus loin encore. D'ailleurs la consommation locale, à en juger par les trésors des Pharaons, devait être considérable, et il ne semble pas qu'elle se soit jamais ralentie, puisque, quinze siècles environ après les lettres de Tel-el-Amama, nous savons, d'après Strabon, que le revenu des Ptolémées était presque entièrement constitué par le produit des mines d'or, et qu'il atteignait 12.500 à 1S.000 talents par an (80 à 100 millions de francs ). On peut considérer comme certain que, pendant plus de quinze siècles, l'Egypte fut le principal centre de production de l'or du monde antique. Le papyrus de Turin est particulièrement intéressant, parce (*) Janvier 1902.