Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 128]

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ANCIENS CHENAUX

AURIFERES DE

CALIFORNIE

lions hydrauliques. On désagrège le gravier extrait de la miné au moyen du monitor, dans la dump-hotise où il a été entassé, ou même en plein air. L'exploitation souterraine est naturellement plus coûteuse que l'exploitation hydraulique ; elle revient à 4 francs par tonne au minimum, tandis qu'on peut exploiter hydrauliquement avec moins de 50 centimes par tonne, sauf si le gravier est cimenté ; alors la dépense arrive à 60 ou 70 centimes. La mise en exploitation souterraine est également assez coûteuse à cause des frais de prospection, de tunnels au rocher, de la ventilation, du roulage, du boisage, remblayage, etc.. Mais, par contre, le rendement des fonds de chenaux, seuls exploités souterrainement, est incomparablement plus élevé que celui des bancs de gravier, hauts de 50 mètres et plus, qu'on exploite hydrauliquement. La Mayflower a rendu longtemps 30 à 40 francs par tonne. Les chenaux de Weske, Damascus ont donné 100 francs et plus. Mais la moyenne du rendement, sur une grande longueur de chenal, est loin d'être aussi élevée : on exploite à Hidden Treasure et à Red Point entre 5 et 10 francs par tonne, parce que le gravier n'est pas cimenté. Lorsqu'il est cimenté, il est rare qu'on l'exploite à moins de 10 francs par tonne. Dans la zone de Forest Hill, le rendement par mètre courant de chenal a été de 8 à 10.000 francs sur une largeur de 50 à 100 mètres, dans les grands chenaux. Dans les petits, on a obtenu 2 à 3.000 francs par mètre courant sur 20 à 50 mètres de largeur. Mais, en amont de cette zone, le rendement est moindre : le Ralston Divide, exploité souterrainement à Pat Goggins, n'a rendu que 5 francs en moyenne et sur une largeur de 0 à 10 mètres seulement, ce qui nécessite de plus fortes dépenses de traçage ou développement.

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2° Exploitation hydraulique. — Les mesures légales prises pour restreindre les exploitations hydrauliques ont supprimé, dit Hammond, une production annuelle de 50 millions et enlevé leur travail à des milliers de mineurs. Récemment on a autorisé à nouveau l'exploitation hydraulique moyennant la construction d'une digue eu aval pour retenir les déblais; mais ces digues, qui doivent être énormes, sont une dépense considérable : celle de Xorth Bloomfield a 20 mètres de hauteur. L'on est en voie d'en faire exécuter une pour tout le bassin de la rivière Yuba, comme nous l'avons dit plus haut. Nous pensons que de pareilles digues peuvent crever et qu'il ■ serait tout aussi efficace de, canaliser la rivière à son entrée dans la région agricole, comme cela se pratique en Savoie pour les rivières descendant des Alpes, qui charrient des masses considérables de gravier. Pour qu'une exploitation hydraulique soit possible, il faut pouvoir disposer d'une grande quantité d'eau, avoir la pente suffisante pour un sluice et une chute de terrain pour se débarrasser des accumulations énormes de tailings. On évalue les quantités d'eau en Californie en pouces de mineur. C'est la quantité d'eau sortie en vingt-quatre heures par une section de 1 pouce carré. En pratique, on mesure la section du courant par un passage régulier dans une ouverture en planches ; il faut tenir compte de la vitesse de l'eau. Une pente de un demi-pouce par rod, c est-à-dire de 1/4 p. 100, correspond à peu près exactement au débit sans coefficient. Le pouce de mineur est estimé en moyenne à 75 mètres cultes par vingt-quatre heures. Quand l'eau est rare, on pratique le booming, qui consiste à accumuler l'eau dans des réservoirs, et à ne s'en servir que lorsque ces réservoirs sont pleins. En pratique, comme il y a sept à huit mois de sécheresse en CaliforTome II, 1902.

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