Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 39]

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ESSAI SUR UN GRISOUMÈTRE ÉLECTRIQUE

ESSAI SUR UN GRISOUMÈTRE ÉLECTRIQUE

mettre une erreur de 1/2 millième de grisou sur la teneur ; 2° Quand on passe d'un accrochage froid dans un retour très chaud ou réciproquement, il est nécessaire d'attendre une dizaine de minutes pour que tout l'instrument ait pris la même température ; autrement les fils sous les toiles métalliques se mettant plus rapidement que les autres à la température ambiante, les teneurs lues seraient ou trop fortes ou trop faibles.

sous toiles métalliques prissent une température de 2° différente de celle des deux autres. C'est pour éviter une pareille erreur qu'on doit, lorsqu'on passe d'un endroit ■chaud à un endroit froid ou réciproquement, attendre une dizaine de minutes avant de faire les lectures. D'autre part, l'appareil est pratiquement compensé •contre les variations de résistance provenant du recuit et de la trempe des fils, de la pulvérisation du platine au rouge blanc ; ce sont toutefois ces trempes et ces recuits -et cette pulvérisation qui, beaucoup plus que les variations de température ou d'intensité, limitent à 2 millièmes la précision actuelle des lectures du grisoumètre. Pour faire entrer le grisoumètre, tel que nous l'avons imaginé, dans la pratique courante des mines, on devrait à notre avis : i° réaliser, ce qui n'offre pas grande difficulté, les deux garanties de sécurité indiquées plus haut : •étanchéité de la boîte médiane, enclenchement de l'interrupteur et de l'écran ; 2° Abaisser le poids de l'appareil à quelque 2 kilogrammes ; on y parviendrait aisément, si l'on obtenait des constructeurs des galvanomètres apériodiques de 0 m ,05 de diamètre ; 3° Réduire de 2 millièmes à 1 millième l'erreur à craindre ; peut-être atteindrait-on cette précision en opérant de la façon suivante : après avoir fait une lecture ■dans l'air grisouteux avec un courant normal de 2a,np ,20 •dans chaque fil, on ferait une seconde lecture avec un courant d'intensité moindre, insuffisante pour que le grisou vint brûler au contact des fils. La comparaison des deux lectures permettrait d'éliminer l'influence de la vapeur d'eau et de l'acide carbonique, et aussi, sans imposer aucune attente, celle des inégalités de température. Sous une forme très maniable et sûre, et sous réserve des modifications que la pratique pourrait indiquer, le grisoumètre électrique donnerait alors dans la mine une

Conclusions. — L'étude que nous avons entreprise nous à permis de construire un grisoumètre mesurant 0,26/0,126/0,126, pesant un peu plus de 3 bs',500, capable d'indiquer par lecture directe avec une erreur inférieure à 2 millièmes la teneur en grisou des retours de mines. Cet appareil est parfaitement sûr, pourvu que la boite médiane, dans laquelle fonctionne l'interrupteur, soit rigoureusement étanche, et qu'un enclenchement, facile à imaginer, empêche de lancer le courant électrique tant que l'écran n'est pas fermé. Les étincelles, d'ailleurs peu chaudes, pouvant se produire à l'interrupteur, seront, dans ces conditions, aussi inoffensives (pie les étincelles des nombreux appareils d'allumage électrique déjà admis par l'Administration ; d'autre part, une explosion venant à se produire sous les toiles au contact des fils de platine, dans une atmosphère explosive, mais rigoureusement calme, ne saurait pas plus se propager à l'extérieur du tamis qu'elle ne le fait dans une lampe de sûreté à un seul tamis et à cuirasse complète. Les indications du grisoumètre sont pratiquement indépendantes de la température; le zéro en est théoriquement indépendant, puisque toute variation de température agit également sur les quatre branches du pont ; pour qu'une erreur de 1 millième de grisou s'introduisît du fait de la température, il faudrait que les deux fils