Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 30]

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ESSAI SUR UN GRISOUMETRE ÉLECTRIQUE

de se surchauffer fortement dans une atmosphère grihouteuse, quand il est préalablement échauffé par un courant électrique), en dehors de la difficulté d'avoir un courant électrique constant, une source d'erreur dans ce fait que, si la teneur en grisou de l'air varie progressivement de 0 à 100 p. 100, réchauffement du fil de platine partira de 0, augmentera, puis retombera à 0, en sorte qu'à une même valeur de réchauffement du fil correspondent forcément deux teneurs très différentes. » En réalité, il est facile de choisir entre les deux teneurs correspondant à une valeur donnée de réchauffement. Ces deux teneurs sont l'une inférieure, l'autre supérieure aux teneurs explosives, et la lampe de sûreté ordinaire, qui accompagne forcément dans la mine le grisoumètre électrique non éclairant, continuera à brûler si la teneur véritable est la première ou s'éteindra si c'est la seconde. Un autre critérium est le suivant : quand, après avoir exploré une cloche, on fera rentrer partiellement dans le grisoumètre abaissé l'air plus pur de la galerie, on verra l'appareil donner une indication plus faible, si la teneur de la cloche est inférieure à la teneur correspondant au maximum d'échauffement, plus forte au contraire dans le cas d'une teneur supérieure (*). L'objection de M. Chesneau n'est donc pas irréfutable; d'autre part, les ampèremètres et les accumulateurs se sont bien perfectionnés et ont baissé de prix depuis 1892 ; aussi avons-nous étudié en 1901 un grisoumètre fondé sur la propriété des fils de platine, préalablement portés au rouge blanc par un courant, d'augmenter de résistance électrique dans une atmosphère grisouteuse.

(*) Dans le courant contre les l'indiquons

l'application de ce critérium, on ne devra jamais lancer électrique tant que l'écran protégeant les fils de platine courants d'air n'aura pas été fermé ; c'est, comme nous plus loin, une condition essentielle de sécurité.

ESSAI SUR UN GRISOUMÈTRE ÉLECTRIQUE

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Principe. — Quatre fils fins de platine, d'égale longueur, aussi identiques que possible, sont intercalés dans les quatre branches d'un pont de Wheatstone ; les deux fils opposés (2) et (4) sont exposés à l'air sous des toiles métalliques, les deux fils (1) et (3) sont enfermés sous des enveloppes étanches. En manœuvrant un interrupteur, on lance, au moment voulu, dans les fils de platine le courant fourni par une batterie d'accumulateurs, courant constant et suffisant pour porter les fils au rouge blanc. Un galvanomètre sensible est intercalé dans la diagonale du pont. Les résistances sont ajustées en tenant compte des différences inévitables des fils de platine pour que l'aiguille reste au zéro quand l'instrument est dans l'air pur ; quand l'atmosphère contient du grisou, les fils placés sous les toiles métalliques se surchauffent, leurs résistances augmentent; l'équilibre du pont est détruit et la déviation de l'aiguille du galvanomètre caractérise la teneur en grisou. Soient «, b, c, </, les résistances des quatre branches

du pont comprenant les quatre fils égaux (1), (2), (3), (4), portées au rouge blanc (1.300°), p la résistance des