Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 276]

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A HAUTES TENEURS

RECHERCHES SUR LES ACIERS AU NICKEL

COMPOSITION CHIMIQUE

DÉSIGNATION

r

. 100

des échantillons

(26) (28)

Silicium

Carbone

0.162 0.533

'

0.117 0.350

Manganèse.

Chrome

0.128 0.828

3.02

Nickel

15.92 16.05

L'éprouvette de l'écHantillon (26) a été recuite à 400°, et celle de l'échantillon (28) a été trempée au rouge cerise clair ; ces traitements sont les plus favorables respectivement pour augmenter l'allongement à la rupture. Les éprouvettes de 100 millimètres entre repères se sont comportées très différemment à la traction, l'examen de la photographie permet de s'en rendre compte. L'échantillon (26), acier peu écrouissable, ne s'est guère déformé que dans la région de la rupture ; il est resté brillant, c'est-à-dire à peu près intact hors do cette région ; l'échantillon (28), acier qui s'écrouit fortement, s'est allongé dans toute la longueur de l'éprouvette ; son diamètre a considérablement diminué et sa surface est devenue terne (*). Les résultats des essais à la traction ont été les suivants : RÉSULTATS DES ESSAIS A LA TRACTION DÉSIGNATION

TRAITEMENTS SUBIS

des

par les

échantillons

échantillons

(26) (28)

recuit à 400°. . . .

Résistances Allongements Limites d'élasticité à la rupture p. 100 par par mm. carré mm. carré à la rupture

76,2 32,8

89,2 77,5

10 73

Strictions S

54,5 68

(*) La surface brillante de l'éprouvette magnétique est venue sur photographie entourée d'un halo, ce qui ne s'est pas produit pour surface terne de l'éprouvette non magnétique.

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Les résultats numériques accusent, comme l'aspect des éprouvettes, des propriétés très différentes. On est amené en conséquence à donner à ces deux aciers des applications très différentes : l'un d'eux, le premier, convient très bien pour les épreuves statiques, tandis que le second est merveilleusement préparé pour les épreuves dynamiques. En effet, au point de vue de l'équilibre exclusivement, c'est la haute limite d'élasticité qui est la propriété la plus utile ; et, au point de vue de la quantité de force vive consommée pour produire la déformation qui précède la rupture, c'est le grand allongement à la rupture qui a l'influence prépondérante. Le travail mécanique nécessaire pour produire la rupture n'a été évalué d'une manière précise, en kilogrammètres, que dans le cas de la rupture par chocs, méthode' de M. Frémont ; il aurait été intéressant de la mesurer de même dans le cas de la déformation lente. En effet, une importante consommation de force vive est un frein puissant pour la déformation qui précède la rupture, elle la ralentit, et peut même l'empêcher d'aboutir si l'intensité de l'effort diminue avant qu'il ait eu le temps de produire tout son effet. Ne disposant pas des appareils nécessaires pour mesurer ce travail mécanique, nous ne pouvons que l'évaluer approximativement. Le travail mécanique correspondant a cette déformation est égal au produit des deux facteurs : effort moyen et allongement à la rupture ; or ce produit est évidemment beaucoup plus grand pour l'acier non magnétique que pour l'acier magnétique, à cause de 1 allongement généralisé de toute la pièce, que nous venons de signaler comme une des particularités les plus remarquables des aciers non magnétiques. A. 1 essai au choc sur barrettes entaillées, la différence e st encore plus accentuée. L'acier magnétique consomme pour rompre environ 15 kilogrammètres, et l'acier non