Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 193]

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RECHERCHES SUR LES ACIERS AU NICKEL A HAUTES TENEURS

rupture, la seconde des aciers à basse limite d'élasticité et grand allongement k la rupture. :On voit sur le diagramme, à la fin de la première période, la limite d'élasticité et la résistance à la rupture faire une véritable chute, tandis que l'allongement se relève rapidement ; une transformation des plus considérables se produit dans la nature même de l'acier sous l'influence des dernières augmentations de la teneur en nickel, lorsque cette teneur devient voisine de 27 p. 100. Cette transformation est mise en évidence non seulement par l'examen des résultats numériques et du < liagramme, mais encore par l'examen des éprouvettes qui ont subi l'essai à la traction. L'acier, qui était devenu franchement dur, s'est transformé en une sorte d'acier doux, son grand allongement et sa limite d'élasticité peu élevée lui en donnent l'apparence, quoique sa résistance à la rupture reste plus élevée que celle de l'acier doux proprement dit. Pour abréger et pour mieux souligner le contraste qui existe entre leurs propriétés, nous aurons aussi recours quelquefois, dans la suite de cet exposé, pour distinguer ces deux types d'aciers si différents, aux désignations acier dur et acier doux. Lorsque la limite d'élasticité est atteinte, l'acier du typé dur, soumis à la traction ne se déforme que dans la région de l'éprouvetto où se produit la rupture, la striction ne se. produit qu'en cette région , mais très forte relativement à ce que peut faire prévoir un allongement p. 100 aussi faible. Cet allongement provient tout entier d'une petite partie de la longueur de l'éprouvette ; c'est pourquoi, rapporté k toute la longueur de cette éprouvette, il apparaît peu important ; il est cependant considérable dans la région de la rupture et indique une ductilité remarquable. L'acier du type doux, au contraire, lorsqu'il est soumis à la traction, commence k se déformer sous une charge très faible, 20 kilogrammes par millimètre carré et même

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moins ; mais il a une tendance à l'écrouissage très prononcée, d'où un relèvement rapide de la limite d'élasticité partout où une déformation se produit. Il en résulte que la région qui s'est allongée la première cesse bientôt de s'allonger pour laisser les autres régions de l'éprouvette subir k leur tour une déformation qui relève de même leur limite d'élasticité. L'éprouvette s'allonge ainsi dans toute son étendue, même hors des repères et dans les têtes, malgré l'augmentation de la section, car le relèvement de la limite d'élasticité peut être assez grand pour compenser une importante réduction de section. Des déformations se produisent en plusieurs points de l'éprouvette, parfois simultanément, et se déplacent rapidement. Cé phénomène est encore beaucoup plus accentué pour certains aciers carbures et chromés, non magnétiques, que pour les aciers au nickel proprement dits. La limite d'élasticité est basse, elle est même en réalité plus basse que ce qui est inscrit aux tableaux, car il est difficile de bien saisir le moment précis où commence la déformation permanente ; aussi les chiffres donnés pour cette limite sont-ils toujours un peu approximatifs. L'allongement k la rupture de ces aciers provient de 1 éprouvette tout entière, ce qui explique pourquoi il est si considérable, rapporté k la longueur primitive de cette éprouvette ; le pourcentage est beaucoup plus grand que celui qui correspondrait k l'allongement produit seulement dans la région de la rupture ; il n'est donc pas très comparable k l'allongement p. 100 k la rupture, tel qu'il est relevé pour les aciers k haute limite d'élasticité. . Par contre, la striction des aciers de ce dernier type n est pas beaucoup plus faible que celle de l'acier k basse limite d'élasticité ; le pourcentage de la striction est loin d augmenter dans la proportion du pourcentage de l'allongement à la rupture; mais, ainsi que nous venons de le signaler, elle est très localisée. On voit que l'examen des