Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 147]

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LE GISEMENT DE MINERAI DE FER OOLITHIQOE

Au cours de 0 fr. 215 l'unité d'acide phosphorique total (produit moulu, en sacs, toiles perdues), la tonne de scories vaudrait donc 34 fr. 80. Les frais de mouture, de criblage et de mise en sacs s'élevant environ à 10 francs par tonne, le maître de forges retirerait finalement un bénéfice de 25 francs par tonne de scories vendues. A une tonne de fonte Thomas correspond, en moyenne, une production de 220 kilogrammes de scorie ; si le minerai employé donne un rendement au lit de fusion de 30 p. 100, on voit que 1.000 kilogrammes de scories 3.333 exigent une consommation de -sSfT X 1.000 de minerai, ou 15 tonnes en nombre rond. Le bénéfice de 25 francs rapporté à la quantité de minerai consommé donne donc un produit net de 1 fr. 66 par tonne. Or, dans certains cas, le prix de revient duminerai se tient dans des limites voisines de ce chiffre. On a donc pu dire que la vente des scories suffisait parfois à payer, dans les usines lorraines, le minerai consommé. Le Gouvernement du grand-duché de Luxembourg, ■depuis l'année 1898, insère, dans les actes de concession •de mines, une clause telle que la suivante, destinée àprocurer à l'agriculture des avantages spéciaux au point de vue de l'emploi des scories phosphatées. CONVENTION DU 5 MAI 1898, APPROUVÉE PAR LA LOI DU 6 JUIN AU SUJET

D'UNE CONCESSION MINIERE

DE

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1898,

HECTARES ACCORDÉE A

LA SOCIÉTÉ DES HAUTS-FOURNEAUX ET FORGES DE DUDELANGE. ART. 8. — Pendant cinquante ans à partir de l'entrée en vigueur de la présentera Société concessionnaire mettra annuellement à la disposition de l'État 200 wagons de scories Thomas brutes de bonne qualité loyale et marchande, telles que l'aciérie les produit, prises à l'usine, à raison de 100 francs par wagon (10 tonnes) et au prix du jour, si celui-ci était inférieur à 100 francs, sans

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DE LA LORRAINE

que, dans l'un et l'autre cas, il existe une obligation pour l'État de prendre annuellement ce nombre de wagons. A partir du 1 er janvier 1908 jusqu'au 31 décembre 1947, la Société concessionnaire s'engage à fournir, en outre, annuellement, à l'État, 800 autres wagons de scories Thomas brutes de bonne qualité loyale et marchande, telles que l'aciérie les produit, au prix du jour à fixer d'un commun accord. En cas de désaccord, le prix sera fixé dans les deux cas dont s'agit ci-dessus par trois experts, dont un à nommer par la Société, un par l'État elle troisième par le président du tribunal d'arrondissement de Luxembourg.

CHAPITRE IX. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS. Un grand nombre de géologues semblent avoir, à notre époque, une répugnance très marquée à admettre les phénomènes érup tifs pour expliquer la formations des minerais de fer. Sans doute, un très grand nombre de gisements se sont constitués par voie d'enrichissement de formation primitivement pauvres en fer. Le mécanisme qui préside à cette transformation est très souvent celui-ci : des eaux chargées d'acide carbonique désagrègent des couches pauvres, et opèrent la séparation du fer et de la chaux. L'oxyde de fer qui résulte de la décomposition du carbonate s'accumule dans les points où cette réaction est spécialement facilitée, pendant que le carbonate de chaux est entraîné ailleurs. L'argile et la silice, au contraire, résistant aux actions de dissolution, forment un résidu qui peut s'accumuler aux mêmes points que l'oxyde de fer. Les minerais en grains, qu'on a exploités par amas ou par poches dans un grand nombre de pays, ont dû se former par ce procédé. Tome 1, 1902

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