Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 74]

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GISEMENT

DE MINERAI DE FER OOLITHIQOË

Braconnier n'attribue, toutefois, aucun rôle aux failles dans la répartition des minerais. Dans sa Description géologique des terrains de Meurthe-et-Moselle (p. 207; Savy, 1883), il s'exprime ainsi, à propos des variations constatées dans la puissance et la richesse des couches de minerai : « Les accidents de la surface du sol et les « failles sont évidemment sans influence sur ces varia« tiens, car ils sont postérieurs au dépôt du minerai. » On trouve cependant, à la page 333 du même ouvrage, ce qui suit : « Suivant certaines directions, l'on peut « suivre des bancs sur des étendues considérables ; dans « le sens perpendiculaire, on observe des amincissements « progressifs, souvent très rapides. Les lits stériles -ont « la même forme lenticulaire. » Et à la page 201 , parlant de la faille de Godbrange : « Enfin, dans le système N.E.-S.O. la faille de God« brango limite, à l'Ouest, le bassin des riches minières « d'Hussigny. » Mais il n'en tire aucune conséquence au sujet de la distribution des couches de minerais, attendu qu'il n'avait aucune donnée précise sur les reliefs des couches, qui permettent seuls, par la considération du rôle joué par la gravité, de déterminer les directions suivant lesquelles le minerai s'est trouvé porté de préférence. Daubrée, frappé du rôle des failles dans la formation du relief du plateau de Briey, a pris pour exemple du creusement des vallées de fracture, suivant les diaclases et paraclases, la région même qui nous intéresse, et l'on trouve, aux pages 362 à 364 de son Traité de Géologie c.rpèrirnentale (Dunod, 1879), une carte qui fait ressortir les nombreuses dislocations qui ont affecté le plateau de Briey. Travaux de M. Hoffmann. — Les auteurs allemands qui ont étudié le gisement de la Lorraine ont tous donné, dans

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leurs mémoires, une grande place à la description des failles. Étudiant la répartition des minerais dans la région comprise entre Fontoy et Saint-Privat, M. Hoffmann (Stahl und Eisen, 1896, n° 24) fait la constatation suivante : (( La puissance des minerais et des couches interca« laires décroît du Nord au Sud et croît de l'Est à l'Ouest. « On peut observer toutefois des variations locales; « mais raugmentation ou la diminution de puissance se « fait toujours graduellement. Dos renflements brusques, « comme des rétrécissements subits sont choses absolu« ment inconnues. <( La teneur en fer des couches, et, par suite, leur « degré d'exploitabilité, est très variable. On observe des « zones allongées du Sud-Ouest au Nord-Est dans les« quelles la teneur en fer est maximum. » Si nous notons dès maintenant que les failles de Neufchef, de 1 Orne, de Rombas, affectent précisément cette même direction, on conviendra qu'il est assez naturel de faire un rapprochement entre l'existence des failles et la distribution des zones de richesses. Nous verrons plus loin qu'on explique, en effet, la formation dos couches riches du bassin de l'Orne en faisant intervenir les failles précitées, que nous rangeons dans la catégorie des nourricières. Travaux de M,. Greven. — A la suite de M. Hoffmann, qui ne s'était occupé que de la partie centrale du gisement lorrain, M. Greven a étudié les couches de la région méridionale de la Lorraine allemande (Das Vorkommeu des oolithischen Eîsenerzes im sûdlichen Theile Dculsch Lothringens. — Stahl und Eisen, 1898, n° 1). Les failles ne sont mentionnées, dans son mémoire, qu'au point de vue stratigraphique. La portion de gisement qui fait l'objet du travail de M. Greven est