Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 218]

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ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE

le long des failles ; puis, au-delà de Lou-Nan, l'horizon dévonien réapparaît en bordure du massif porphyritique de Tou-Tza, qui porte le faisceau houiller exploité près de ce village. Un tuf moderne, utilisé comme pierre de construction, couvre dans l'intervalle le plateau de Iu-Long-Pa. L 'activité souterraine donne encore naissance à la source chaude de Tang-Tche, et elle a laissé des filons assez nombreux, mais actuellement inexploités, de cuivre et de cobalt. A partir de Tou-Tza, notre itinéraire suit, au milieu de ravins escarpés creusés dans la porphyrite, le chemin des caravanes qui transportent le coke à Che-Tsong. Cette ville est située à 1.950 mètres d'altitude, ii quelque distance de la bordure orientale du massif porphyritique^ sur un fond lacustre permo-triasique. On descend ensuite

'i travers une zone Nord-Sud couverte de pitons du calcaire triasique moyen fortement incliné vers l'Est. Ce

calcaire disparait à 1.500 mètres d'altitude sous la plaine de Lo-Ping, couverte des sédiments gréseux du trias supérieur. Cette plaine est bordée à l'Est par une nouvelle zone d'innombrables pitons très aigus, découpés dans le calcaire liasique. Leurs sommets les plus élevés atteignent environ 1.900 mètres. Les plans de stratification, plus visibles que dans le trias, penchent encore vers l'Est. Cette région particulièrement infertile sépare naturellement le Yun-Nan du Kouei-Tcheou. La frontière est formée par un affluent du Hong-Choui-Kiang, profondément encaissé dans un réseau de cassures, les unes parallèles, les autres perpendiculaires à la direction normale du Fleuve Rouge. Le passage de la rivière s'effectue à 1.250 mètres d'altitude, au petit village de Kiang-Ti. Le cours d eau charrie des grains do houille, des fragments de porphyrite et des galets de grès rouge. Un niveau de grès un pe°

DES PROVINCES CHINOISES VOISINES DU TONKIN

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schisteux apparaît sur la rive gauche au point d'atterrissage de la barque, à la base du massif calcaire. Ce niveau m'a fourni des empreintes végétales, qui ont été rapportées par M. Zeiller à l'étage rhétien. Le chemin, souvent très mauvais, remonte alors, jusqu'à 1.650 mètres d'altitude, sur le calcaire à peu près horizontal, puis redescend, à 1.300 mètres, dans une plaine fertile, située sur le faisceau des grès et schistes versicolores de l'étage rhétien. Cette plaine porte le nom de Hoang-Tsao-Pa. qui est souvent donné à la ville principale, désignée administrativement sous le titre de Hing-Gni-Hien. On rencontre sur le chemin même des affleurements de houille (rizières à 8 kilomètres au Sud-Ouest de la ville). 11 en existe à beaucoup d'endroits et notamment sur les bords du Tchin-Si-Ho, affluent du HongChoui-Kiang, en deux localités, l'une à 15 kilomètres au Nord de la ville, l'autre à 20 kilomètres à l'Est. Le prix 'le vente sur le marché est de 130 à 160 sapèques les 10u livres chinoises, soit de 5 ou 6 francs la tonne, au •"ours local de l'argent. De Hoang-Tsao-Pa à Hing-Gni, le chemin se dirige dahord vers le Nord, toujours sur la même plaine, pour atteindre à Mou-Kiao la rivière du Tchin-Si-Ho. On I trouve sur la rive gauche le calcaire liasique, sur lequel on passe à 1.400 mètres. On redescend encore à '•100 mètres sur le faisceau rhétien, à Ma-Pien-Tien ; U] P s on passe dans le calcaire triasique moyen formant Ul >e nouvelle zone de pitons, aumilieu desquels un fond wcostre permo-triasique de faible étendue renferme la

do Hing-Gni-Fou, située ainsi sur la bordure de l ' zone d'érosion du Hoa-Kiang.