Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 199]

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ÉTDDÉ GÉOLOGIQUE ET MINIERE

DES PROVINCES CHINOISES VOISINES DD TONKIN

ensuite à 2.400 mètres d'altitude sur des quartzites rabanes gris et blancs (à 17 kilomètres de la ville). On traverse sur 500 mètres un dyke de porphyrite ; puis on descend depuis 2.450 jusqu'à 2.150 mètres dans le ravin de Lo-Ko-Tsin, sur des strates redressées de schistes compacts, tout à fait caractéristiques du système précambrien non feldspathisé, d'une couleur rouge lie de vin, puis gris verdâtre dans les horizons inférieurs. On remonte encore à 2.400 mètres sur un second dyke porphyrite, et, à 25 kilomètres de la ville, on passe définitivement sur le plateau granitique qui forme la niasse principale de la bordure occidentale du Kien-Chan et s'étend à perte de vue vers le Nord, à environ 2.250 mètres d'altitude. La masse principale est constituée par une leptinite à quartz vermiculé très abondant. La syénite néphélinique, déterminée par MM. Michel Lévy et Lacroix, s'y rencontre en dykes qui paraissent affecter la direc-

formait, il y a quelques siècles, la frontière chinoise, lorsque le Yun-Nan restait gouverné par les Lolos, dont la domination, contournant le Thibet, s'étendait ainsi jusqu'à leur pays d'origine, au Nord de cette contrée. Sie-Ke-Ta n'est qu'à 1.300 mètres d'altitude. On rencontre dans la descente des quartzites rubanés, puis un grès très tendre comprenant des niveaux schisteux, marqués par la culture du riz, et enfin les débris d'une formation calcaire, en îlots d'environ 50 mètres de hauteur. Le chemin descend ensuite vers le confluent du Kin-Ho avec le Fleuve Bleu, en passant d'abord sur des lambeaux versicolores, puis sur les alluvions anciennes des deux cours d'eau. Ces alluvions forment un terrain sableux d'une grande épaisseur reposant par places sur un soubassement gneissique. Les berges du fleuve sont formées par une diorite, qui se rencontre jusqu'à 1.250 mètres d'altitude et dans laquelle le confluent, situé un peu en amont du village de San-Toui-Tze, est creusé à environ 1.050 mètres d'altitude. La diorite renferme de nombreuses enclaves schistoïdes, et passe souvent à l'amphibolite. On y rencontre aussi des liions microgranulitiques sans amphibole, disséminés et parfois comme diffusés dans la masse dioritique. On y trouve aussi des injections basiques plus récentes, complètement transformées en matières serpentineuses, et des filonnets quartzeux traversant toutes les autres formations pétrographiques.

tion Nord-Sud. Le vallon do Jan-La-Ho, creusé dans le plateau granitique, renferme des témoins d'une grande variété d'épanchements basiques plus ou moins transformés par .altération, mais se rattachant tous au mélaphyre labradorique, déterminé par MM. Michel Lévy et Lacroix. A 10 kilomètres avant d'atteindre Sie-Ke-Ta, le massif ■de leptinite se termine brusquement par une longue falaise dirigée sensiblement Nord-Sud, dominant le cours du Fleuve Bleu, qui coule dans cette région en prolongeant son affluent, le Kin-Ho(*). Cette dernière rivière, apportant des sables aurifères, est l'origine du nom de Kin-Cha-Kiang (**) que le Fleuve Bleu prend en aval, tandis qu'il porte en amont le nom de Pe-ChouiKiang (***). L'ensemble du Kin-Ho et du Kin-Cha-Kiafljjj (*) Fleuve de l'or. {**) Fleuve du sable aurifère. (***) Fleuve à l'eau blanche. 11 est encore aurifère.

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Tout le long du Kin-Ho et du Fleuve Bleu, on aperçoit, dans les parties hautes des berges sableuses, qui sont taillées presque verticalement, des rangées d'ouvertures, semblables do loin à des fenêtres étagées. Ce sont les orifices d'un grand nombre de petites galeries creusées par des laveurs d'or, pour se procurer les filets d'eau qui kur servent à lessiver les dépots aurifères du fleuve, -ctix -ci sont extraits du lit même de la rivière, de préféToine XX, 1901.

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