Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 173]

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ETUDE GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE

district de Hong-Hoa. Des indices de cuivre existent au-dessus et ont aussi donné lieu à quelques déclarations. A Yen-Bay, la formation tertiaire apparaît sur la berge môme de la rive droite. Les veines de houille tourmentées se rencontrent encore sur divers mamelons dans les tranchées ouvertes pour rétablissement des rues de la ville. Elles sont inclinées vers le Sud-Est, et marquent ainsi un mouvement d'ensemble postérieur a l'époque miocène. L'étude générale de la région a été faite par M. B. Beauverie, qui possède avec Mit. Martv et d'Abbadie le plus grand nombre des concessions. L'exploration souterraine la plus importante a été faite par ces derniers au puits de Hai-Dzuong, à 8 kilomètres en amont de la ville. Exécutés à 40 mètres de profondeur, et à peu de distance du Fleuve Rouge, ces travaux étaient submergés lors de ma visite. D'après une analyse faite i» l'École ries Mines, la houille contenait plus de 35 p. 100 de matières volatiles, mais aussi beaucoup do cendres. D'autres échantillons, qui m'ont été montrés par M. le commandant de cercle Lamiable,se rapportaient aune houille maigre, peut-être par altération superficielle. En amont de Yen-Bay, le conglomérat de roches vertes et gneissiques se rencontre dans le lit du fleuve au-dessous des couches houillères : il détermine des rapides pendant la période des basses eaux. Le bassin tertiaire repose sur un terrain gneissique et micaschisteux, reconnu comme formé des schistes feldspathisés, qu'on ne cesse de rencontrer sur tout,»' cours supérieur du Fleuve Rouge. Aux environs de YéoBay, je le considère comme représentant l'horizon carboniférien inférieur. 11 supporte, en effet, de nombreux témoins du calcaire d'Along, recherchés comme pierre a chaux. Il renferme des veines de houille schisteuse sur

DES PROVINCES CHINOISES VOISINES DU TONKIN

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un assez grand nombre de points en amont de Yen-Bay, et, à 10 kilomètres vers l'Est de cette ville, un gisement, •de graphite. Des indices de pétrole ont aussi été rencontrés sur la rive droite vers 4 kilomètres à l'Ouest de la ville. Un peu en aval du poste de Traï-Hut, les grandsrapides, qui terminent le cours navigable par les bateaux à vapeur, sont formés par des bancs bien stratifiés de calcaire à crinoïdes, plongeant faiblement vers l'Est. Je le rapporte au carboniférien inférieur. Des affleurements houillers ont été découverts au-dessus du calcaire à crinoïdes, sur le flanc du Nuï-Con-Voï (Montagne de l'Eléphant), vers 300 mètres d'altitude, à 3 kilomètres du fleuve. Leur horizon apparaît nettement comme inférieur ii celui du calcaire d'Along, qui forme les sommets. Les bancs du calcaire à crinoïdes se maintiennent jusqu 'à 6 ou 7 kilomètres en amont de Trai-Hut. Le lit du llcuve pénètre ensuite dans un terrain inférieur, formé -surtout de micaschistes, qui, paraît-il, renferme souvent des corindons (Ngoï-Kaï, rapide à 15 kilomètres de TraïHut). A 6 kilomètres en aval de Bao-Ha, on observe pour la première fois un grès chargé de résidus amphiboliques, ■qui lui donnent l'aspect d'une diabase altérée. Sa couleur, ■en général verdâtre, passe au rouge brun, dans lesrégions les plus décomposées. Le poste de Bao-Ha est établi sur un terrain mamelonné, formé d'un grès feldspathique altéré surmontant le frès amphibolique. On continue toujours à rencontrer des niasses isolées de calcaire carboniférien supérieur, dont un remarquable échantillon est exploité comme carrière de pierre à chaux, au pied même du poste de Pho-Lou. Depuis Bao-Ha, le lit du fleuve se maintient au niveau du grès amphibolique. Le part et d'autre de Pho-Lou, sur la rive gauche,