Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 158]

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ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE

qui a lui-même transmis les échantillons au Service de la Carte géologique de France (*),. Je dois maintenant, avant tout exposé, rapporter à l'appui et aux travaux de MM. Michel- Lévy, A. Carnet, Douvillé, Zeiller, Marcel Bertrand, Lacroix et Cayeux.la valeur démonstrative des résultats obtenus. Sauf le Delta du Tonkin, toute la contrée comprise entre le Fleuve Bleu et le Fleuve Rouge est un pays d'une accideotation escarpée, très différente de celle des régions montagneuses d'Europe. Son modelé et son relief résultent d'un ensemble de faits stratigraphiques, tectoniques et orogéniques, qui se présentent simultanément ii l'observateur, mais qui doivent être exposés séparément.

CHAPITRE II. CLASSIFICATION STRATIGRAPHIQUE.

Pour la description des horizons qui se rencontrent depuis les régions les plus basses du Tonkin jusqu'il 3.000 mètres sur les bords du Fleuve Bleu, je suivrai constamment l'ordre ascendant. A. Terrains cristallophylliens. — Le soubassement des régions hautes du Tonkin, reconnu depuis longtemps le long des civières, consiste en roches dites gneissiques, qui présentent partout les indices les plus nets d'une stratification d'ensemble. À mesure qu'on s'élève jusqu'à des niveaux qui peuvent atteindre 1.500 mètres dans l'in-

DÉS PROVINCES CHINOISES VOISINES DU TONKIN

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térieur du Tonkin (*), on voit la roche passer du gneiss granitoïde au gneiss glanduleux, puis prendre une texture finement rubanée, et se transformer en micaschiste alternant avec des veines purement quartzeuses. Des cipolins et des amphibolites sont souvent intercalés dans les zones supérieures. Je signalerai d'abord comme un fait capital que tous les échantillons gneissiques recueillis pendant le cours de mon voyage, et soumis ii l'examen de MM. Michel Lévy et Lacroix, avec les roches éruptivos qui" apparaissent en profondeur, en ont été séparés par eux, et classés comme schistes anciens micacés et feldspathisés, identiques à plusieurs des types de Saint-Léon (Allier) (**). Le type par superposition domine dans les horizons supérieurs, par oxeni pie ;i S00 mètres dans la vallée du Sin-Chiem-Ho (***). Le type par juxtaposition se rencontre au-dessous, par exemple à 650 mètres dans la même vallée. Au niveau du Fleuve Rouge, dans la même région, par exemple a 150 mètres auprès de Lao-Kay, on trouve un granité éruptif ii mica noir. « Il est intéressant de noter que, dans la région stannifère de Ko-Tiou, les schistes granitisés apparaissant en « bordure du bassin lacustre de Mong-Tze, et traversés par « une pegmatite à tourmaline, renferment eux-mêmes, « à l'altitude de 1.600 mètres, de la tourmaline et du « sphène (***). « Dans les régions d'épanchements mélaphyriques des « bords du Fleuve Bleu, la roche de profondeur est une(*) Et même 2.000 mètres entre le Fleuve Rouge et le Mé-Kong. (**) Extrait de la note du 29 janvier 1900. par MM. Michel Lévy. Lacroix et Leclère. !***) Cette vallée doit être suivie par le chemin de fer de Haï-Phong à Y un-Nan-Sen pour l'ascension, entre le Fleuve Rouge e1 la région haute

(*) Les principaux échantillons de minerais ont été placés dans lepavillon de l'Indo-Chine, à l'Exposition de 1900.

de Mong-Tze. (***) Toutes les déterminations pétrographiuues sont extraites textuellement de la Note du 29 janvier 1900.