Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 102]

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NOTE SUR CERTAINES CAUSES SPECIALES

de 1 /4 environ). Il a été mis hors de service après avoir extrait 103.000 tonnes de charbon k la profondeur de 556 mètres; il avait, en outre, remonté environ 25.000 tonnes de poids utile (services accessoires) et descendu 25.000 tonnes de remblais et 6.000 tonnes de fournitures diverses. La résistance k la rupture de ce câble après mise hors de service croissait assez régulièrement de la patte (35.000 kilogrammes, soit 440 kilogrammes par centimètre carré) jusqu'il l'enlevage 1 71. ((00 kilogrammes, soit 173 kilogrammes par centimètre carré;, et le coefficient de sécurité, qui était de 5 ii la patte, atteignait 6,7 k l'enlevage et ne tombait en aucun point de la partie haute au-dessous de 5 1/2. Enfin, un câble ayant servi aux puits Mars et Verpilleux de la Société des houillères de Saint-Etienne, pendant trente-deux mois, et ayant extrait environ 150.000 tonnes (dont 105.000 de charbon) aux profondeurs de 380 et de 300 mètres, a présenté aux essais une charge de rupture croissant assez régulièrement de la pal le au gros bout et correspondant à des résistances par centimètre carré variant peu d'un point k l'autre; mis en service sous des ((Misions de 71 kilogrammes k la patte et de Oit kilogrammes au gros bout, il offrait encore, à la lin de son service, des coefficients de sécurité de 5,4 ii la patte et variant de 5,5 à 6 au gros bout. D'autre part, M. le Directeur do la Société houillère de Liévin a bien voulu nie communiquer les résultats des essais qu'il fait exécuter systématiquement, depuis quelques années, sur cinq ou six tronçons prélevés en différents points de la longueur des câbles mis hors de service dans sa Société; sur dix câbles ainsi essayés, et qui avaient été calculés tous k peu près suivant les principes indiqués par M. Vertongen, aucun n'a donné des résultats qui puissent être regardés connue inquiétants; néanmoins deux câbles de la fosse n" 4 (421 mètres de profondeur),

DE FATIGUE DES CABLES D'EXTRACTION

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qui avaient été en service pendant cinq cent cinquante-trois et cinq cent cinquante jours, et qui avaient remonte des tonnages de 263.000 et 267.000 tonnes utiles (dont 21Q.0Q( I de charbon], ont donné, au voisinage de l'enlevage, des résultats notablement moins bons qu'il la patte : leur résistance par centimètre carré était de 517 et 570 kilogrammes ii la patte contre 402 et. 388 kilogrammes à l'enlevage : calculés de manière k subir, au début, une tension de 1()2 kilogrammes et demi k la patte et de 71 kilogrammes seulement à l'enlevage, c'est-k-dire à assurer un coefficient de sécurité notablement plus élevé en ce dernier point, ils ne donnaient, au moment de leur mise hors service, que des coefficients de sécurité à peu près égaux ii la patte et il l'enlevage (5 k 5 1/2).

< Conclusion.

L'étude détaillée que nous avons faite de l'état dans lequel se trouvaient, au moment de l'accident, le câble qui s'csi rompu et son câble jumeau, a mis en évidence 1*iè ces deux câbles avaient subi ii leur partie haute une fatigue beaucoup plus importante qu'en tous leurs autres points; cette fatigue, qui s 'est d'ailleurs reproduite presque au même degré sur les deux câbles qui ont remplacé ceux-ci, nous parait essentiellement devoir être attribuée aux à-coups produits par la machine dans les différentes circonstances du service du câble, tout particulièrement en raison de la grande profondeur du puits et aussi de la descente décharges plus ou moins lourdes. Nous avons montré comment cette cause doit, k notre

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is. expliquer non seulement la fatigue exceptionnelle de la partie haute de ces câbles, mais encore la rupture même qui s'est produite au cours du service de l'un d'eux.