Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 292]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR THOMAS EGLESTON

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR THOMAS EGLESTON

essayé de l'employer. Dans le cours des six années que j'ai passées en France, je suis devenu si attaché à ce pays que j'ai ressenti parfois presque autant de plaisir à saluer

l'accroissement et à l'amélioration des collections de minéraux de l'École, et que les minéraux ainsi acquis soient inscrits sous mon nom.

le drapeau de la France que celui de mon propre pays. Je n'oublie pas que mes deux grands-pères, faisant partie de l'armée de l'Indépendance, furent les intimes amis des officiers français qui vinrent nous secourir dans notre lutte; je n'ai jamais oublié la grande dette que j'ai personnellement contractée envers l'École des Mines, où j'ai trouvé tant de ressources, où j'ai travaillé dans les laboratoires; c'est grâce à ces facilités qu'il m'a été possible, à mon retour à New York, d'y fonder l'École des Mines, qui fonctionne avec un plein succès depuis trente-quatre ans. Je vous écris cette lettre sur votre conseil, afin de vous rappeler les bienfaits que j'ai reçus de la France et les quelques moyens par lesquels je me suis efforcé de rendre service à la bibliothèque et aux collections de l'école ; ce n'est cependant qu'une faible partie de ce que j'ai essayé de faire pour aider les Français, soit ici, soit en France, et pour bien faire pénétrer dans l'esprit de mes concitoyens cette conviction que le monde doit beaucoup au peuple français pour son progrès matériel et social. Je n'oublie pas non plus que j'ai été nommé Officier de la Légion d'honneur, titre que j'apprécie comme une des plus grandes distinctions que j'aie jamais reçues (*). »

, Je suis très heureux de faire cette donation, car je me rappelle avec la plus grande gratitude le fait que j'ai reçu du Gouvernement français mon instruction ; l'amitié personnelle que j'ai conservée avec beaucoup de Français — non seulement durant mon séjour à l'École, mais aussi dans mon existence ultérieure — a été un sujet de très grande satisfaction pour moi. Je désire non seulement donner une marque de gratitude pour les faveurs que j'ai reçues du Gouvernement français, mais aussi avoir mon nom en quelque sorte perpétué à l'École des Mines, ce à quoi je tiendrais beaucoup. J'ai essayé de montrer combien j'appréciais pleinement ce que j'avais reçu de la France, en m'efforçant constamment de venir en aide à l'école et aux ingénieurs et citoyens français qui sont venus aux États-Unis, et je suis très heureux de dire qu'en maintes circonstances il m'a été possible de le faire. »

Lettre de M. Egleston à M. Haton de la Goupillière, envoyée de New York le 19 février 1898.

Lettre du même jour jointe à la précédente. « Comme suite à l'entretien que j'eus avec vous à Paris, en juin dernier, j'ai l'honneur de vous informer que je désire donner à l'École des Mines la somme de cinq mille dollars (**) ; je désire que l'intérêt en soit consacré à (*) Egleston fut nommé Chevalier de la Légion d'honneur en 1890, et Officier en 1895. (**) Une seconde donation de même valeur a été faite quelques mois plus tard.

« J'ai reçu votre lettre du 8 février, m'accusant réception officiellement de la donation que j'ai faite à l'École des Mines. Je suis très touché de l'accueil fait à ma donation. Je puis vous assurer qu'en remettant cet argent au Consul général (de France) à New York, j'ai ressenti un sentiment de satisfaction et de plaisir que j'ai eu rarement occasion d'éprouver en déboursant pareille somme. Je