Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 289]

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EGLESTON

Amené à se consacrer exclusivement à la minéralogie et à la métallurgie, il créa dans l'école une grande et remarquable collection de minéraux. Cette collection, qui se compose aujourd'hui de 30.000 échantillons, fut réunie sans fonds spéciaux, et n'eut pas de conservateur. La plupart des échantillons proviennent de dons et d'échanges de minéraux donnés. Ces 30.000 échantillons sont le produit de plus de 100.000, acquis et échangés. Comme point de départ, une collection de 3.000 échantillons existait au Columbia Collège, à laquelle s'ajoutèrent les dons de MM. Strong et Kemble. Attachant une grande importance à la cristallographie, Egleston prépara une série importante de modèles en oois de cristaux. Au début, ses collègues étaient disposés à critiquer les dépenses d'appareils pour les études optiques, et considéraient comme perdu le temps consacré à ces études ; mais, plus tard, ils se félicitèrent de voir l'école si bien outillée pour ce genre de recherches. La dernière addition importante à la collection de minéralogie fut le don de la collection particulière d'Egleston, qu'il fit quelques mois avant sa mort, en y joignant sa bibliothèque scientifique. Cette collection comprenait 6 à 7.000 échantillons, choisis surtout au point de vue cristallographique. Aussi, quelques semaines après la mort d'Egleston , donna-t-on son nom à la riche collection qu'il avait formée, désormais appelée Egleston mineralogical Muséum. Il est intéressant de noter que, jusqu'à ce jour, cette collection n'a eu ni budget ni conservateur. Elle a quelques ressources accidentelles, qui, en 1899, se sont élevées à 70 dollars ! Aux États-Unis, comme ailleurs, on peut donc quelquefois faire œuvre scientifique sans disposer de sommes immenses. Comme on l'a vu plus haut, Egleston professait, outre

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la minéralogie, la métallurgie. Son enseignement fut surtout oral; mais il attachait une grande importance à l'examen des cahiers de notes des élèves, et un voyage d'études, avec journal, suivant un programme qu'il examinait avec soin, était le complément des leçons. Les efforts d'Egleston ne restèrent pas stériles. L'école acquit bientôt une réputation étendue. En 1871, sept ans après sa fondation, un écrivain de la North American Review la déclare « plus scientifique que Freiberg, plus pratique que Paris ». Les élèves de l'École de New York prirent une part active au développement de l'industrie minière des États-Unis. D'autres occupent des postes importants dans l'Amérique du Sud, en Australie, en Chine, au Japon, en Europe. La publication du School of mines quarterly entretient un échange d'idées constant entre l'école et ses anciens élèves. D'autres travaux occupèrent Egleston. C'est ainsi qu'en 1866 il fut chargé d'études géologiques pour le chemin de fer de l'Union Pacific; en 1868, le Gouvernement le nomma commissaire pour l'examen des fortifications des côtes. En 1873, il fit partie du jury de l'Exposition de Vienne. Un détail aura pour nous un intérêt spécial : comme membre d'une commission d'unification à la Société des Ingénieurs civils américains, il préconisait pour les fils une jauge millimétrique, tandis que d'autres ingénieurs préféraient une échelle en millièmes de pouce. Il s'occupa aussi beaucoup de deux sociétés, YInstitute of mining Engineers et la New York Academy of Sciences. Egleston publia un très grand nombre de mémoires sur l'exploitation des mines, sur la métallurgie et aussi sur bien des sujets variés. La liste de ces mémoires est trop longue pour être reproduite ici ; mais elle est d'un grand intérêt en montrant la variété des sujets qui ont intéressé Tome XIX, 1901.

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