Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 259]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

491

ÉTUDE DU FONCTIONNEMENT ÉCONOMIQUE

DES MACHINES A VAPEUR A DETENTE SUCCESSIVE

initiale, la puissance des machines s'est accrue, et le défaut de place a forcé à. restreindre les dimensions relatives des organes d'échappement (tiroirs et tuyautages). Il en est résulté, en particulier, que la chute totale de température du cycle mesurée entre la pression au tiroir HP et la contre-pression moyenne à l'échappement du grand cylindre s'est élevée dans une proportion beaucoup moindre que ne l'indiquerait l'élévation de la pression, ainsi que le montre d'ailleurs le tableau ci-dessous :

moins complète et l'effet des parois est beaucoup plus prononcé, à cause du plus grand développement des surfaces et du titre moins élevé de la vapeur. La perte due à l'espace mort est, en général, très faible pour les machines à triple expansion. Elle n'est guère appréciable qu'aux cylindres BP. Ce fait est dû à la réduction de chute de température dans chaque cylindre résultant du fractionnement de la détente. La valeur de la perte due à l'échappement est importante, ce qui conduit à cette conclusion, qu'il doit être avantageux, dans une machine dont la course de tiroir est très limitée, d'augmenter autant que possible les passages d'évacuation des grands cylindres, quitte à sacrifier la compression. Pour vérifier le fait, nous avons coupé les talons des bagues d'échappement des tiroirs des grands cylindres du Lavoisier. Il est facile de se rendre compte de l'effet ainsi obtenu en comparant les diagrammes obtenus à l'allure maximum à ceux de la machine du Galilée, dont les dispositions sont par ailleurs identiques. La perte due à l'échappement a été réduite de 0,27 à 0,245. La perte due aux effets de parois est, il est vrai, un peu plus forte qu'au Galilée; mais la balance s'établit nettement en faveur du Lavoisier (*).

490

Pression d'admission.

isly

2^,38 4 ,25 o ,88 6 ,71 9 ,06 11 ,85 12 ,00

Chute de température (allure maximum).

87° 93 99 97 106 109 113

On ne peut éviter la détente incomplète qu'en donnant au grand cylindre des dimensions exagérées. Il en résulte nécessairement, surtout aux grandes allures, une perte sérieuse à laquelle on ne peut se soustraire. Mais il est de la plus haute importance, pour éviter les pertes de charge, d'assurer à la vapeur d'échappement les passages les plus larges possibles. Cette condition est une des plus grandes difficultés que l'on rencontre pour l'établissement des nouvelles machines. On voit, sur le diagramme entropique, que si les trois cylindres d'une même machine fournissaient le même travail avec le même rendement, la chute de température serait à peu près la même dans chacun d'eux. Ce fait résulte de la faible inclinaison de la ligne OS„. En réalité, si les travaux sont également répartis entre les cylindres, la chute de température est plus grande dans le dernier, parce que le rendement y est moindre. La détente y est

(*) La diminution de la compression a eu, d'autre part, au point de vue mécanique, l'avantage de supprimer un choc au bout de course HV qui existait sur le Galilée. Il peut sembler étrange a priori que la diminution de la compression dans un cylindre BP puisse adoucir le changement de portage. Ce résultat s'explique par ce fait que la diminution du recouvrement de la bague BV a eu pour effet d'augmenter l'avance à l'évacuation du côté BV, c'est-à-dire de diminuer la poussée sur le piston au bout de course HV. La disparition du choc doit être attribuée à la prédominance de ce dernier effet ; l'examen des diagrammes a montré, d'autre part, que l'augmentation de l'avance à l'évacuation n'avait eu aucun inconvénient au point de vue économique. La diminution du recouvrement à l'évacuation a presque toujours